La Compagnie des Amandes FINANCE SA CASSERIE
L’entreprise fondée par Arnaud Montebourg pour relancer la filière amandicole finalise le tour de table et l’acquisition du foncier à Signes.
La Compagnie des Amandes, lancée en 2018 par l’ancien ministre Arnaud Montebourg en vue de relancer la filière amandicole française, vit une période charnière. Déjà dotée de 210 hectares de vergers en propre, grâce aux partenariats qu’elle signe avec des agriculteurs, l’entreprise finalise le financement de sa casserie. Cette usine de 7 000 m² dont la livraison est prévue d’ici un an, d’une capacité de stockage de 3 000 tonnes, basée dans la zone d’activités de Signes, sur une parcelle déjà identifiée et commercialisée par la CCI du Var, extraira le fruit de sa coque, et pourra même l’émonder.
D’un montant total de 12 M€ cet investissement est soutenu par des subventions publiques et financé en grande partie par l’emprunt. « On boucle le financement avec trois banques dont j’attends les offres », explique François Moulias, le directeur général dont la tâche n’est pas simple dans un contexte de hausse des taux. La bonne nouvelle est que la convention qui permet l’octroi de 1,3 M€ de fonds européens via la Région Sud vient d’être signée, tandis que le dirigeant a été notifié, début avril, par l’état, de l’attribution d’une aide de 2,3 M€ dans le cadre de France 2030.
Banque des Territoires
Dans les deux cas, ces subventions iront directement dans le fonctionnement de l’usine, puisqu’elles doivent être dépensées, pour la partie fonds régionaux, dans l’achat de matériel et d’études de certification. La partie France 2030 est allouée à la fois au
matériel mais aussi à l’achat du terrain soumis à une promesse de vente jusqu’au 31 juillet. Dans l’immédiat, le tour de table bancaire est donc très attendu puisqu’il permettra de déclencher l’implication de la Banque des Territoires, laquelle investirait alors dans 49 % des parts de la société immobilière portant l’acquisition du terrain et la construction de l’usine.
En parallèle, la réimplantation de vergers continue. « Nous allons connaître cette année la première récolte de nos propres arbres, soit 20 tonnes issues d’une centaine d’hectares dans l’aude et le Vaucluse », précise le dirigeant qui prévoit d’atteindre les 500 hectares
à l’hiver prochain, avec 120 hectares déjà validés et 120 autres en cours de signature.
20 hectares au Plan-de-la-tour
« Une augmentation de capital de 3 M€ d’ici juillet auprès de fonds à impact. »
Le modèle développé par la Compagnie des Amandes consiste à créer une société commune avec un exploitant, laquelle loue le terrain où est implanté le verger. Le Var, où elle a déjà quelques parcelles, pourrait en accueillir d’autres. « Nous avons un beau projet sur 20 hectares au Plan- de-la-tour. » L’actionnariat de la Compagnie des Amandes, est composé à 60 % par Cofram – Compagnie française des Amandes méditerranéenne, dont Arnaud Montebourg et François Moulias font partie –, mais aussi Arterris qui fédère 15 000 agriculteurs ; l’inrae ; le groupe immobilier Réalités ; l’acheteur d’amandes Daco et des investisseurs
privés. Un ensemble que le directeur général souhaite encore élargir, puisqu’après avoir levé 1M € il y a un an, il travaille à une augmentation de capital de 3 M€ auprès de fonds à impact.
Une stratégie cohérente : le but de l’entreprise aixoise, soutenue dès 2017 par Risingsud à partir d’un diagnostic de la filière, est de redonner à l’hexagone un approvisionnement en amandes, puisque la quasi totalité des 45 000 tonnes consommées est actuellement importée, notamment de Californie. « Nous sommes deux fois plus chers que nos concurrents, puisque notre rendement est d’une tonne à l’hectare contre trois pour eux mais nos clients sont prêts à avoir un segment premium, et tracé, à ce prix-là. »