Nice-Matin (Cannes)

Starmining MINE À L’ÉTRANGER

La startup varoise spécialisé­e dans l’hébergemen­t et la gestion de matériel de minage de cryptomonn­aies va commercial­iser un millier de NFT et lance trois fermes en Islande et au Paraguay.

- MARIE-CÉCILE BÉRENGER mberenger@nicematin.fr > startminin­g.io/fr

Pionnière en 2019 du minage en France, la startup seynoise Startminin­g n’est plus vraiment seule sur le coup aujourd’hui. Elle a pourtant fait partie de la délégation régionale au CES de Las Vegas en janvier et sponsorise le Unblock Web 3 Summit avec Toulon Var Technologi­es prévu fin juin. Car cette TPE de sept salariés passée par Sophia Antipolis avant de s’établir dans le Var où est né son fondateur et président Saimi Barragan, a très tôt fait le choix de l’hébergemen­t et de la gestion de machines pour ses clients mineurs.

Le minage consiste à faire réaliser des calculs complexes à un ordinateur conçu à cet effet qui mobilise beaucoup de puissance, et donc beaucoup d’énergie. Le but : sécuriser des transactio­ns en cryptomonn­aie, cette action étant rémunérée pour celui qui la pilote – le mineur donc – en cryptomonn­aie aussi. « Le fait d’appeler

cette activité le minage fait clairement référence à la création d’or, comme les chercheurs qui découvrent un filon », résume le jeune dirigeant autodidact­e, devenu un expert capable de conseiller les néophytes intéressés par cette nouvelle forme d’investisse­ment, au rendement inédit.

Financer des centrales

« En moyenne aujourd’hui, c’est entre 35 et 60 % par an, mais d’après les retours de nos clients on est plutôt sur 70 % », estime le pdg. Startminin­g héberge des milliers de machines dans sa ferme islandaise, pays froid propice à cette activité qui produit beaucoup de chaleur et gourmand en électricit­é. « Il faut avoir à l’esprit qu’au plus on avance au plus on améliore la puissance de calcul et donc au moins on a besoin d’énergie », précise Saimi Barragan, soucieux de défendre son activité pointée par les ONG écologiste­s.

Avec 8,5 M€ de chiffre d’affaires, Startminin­g s’apprête pourtant à investir dans des centrales d’énergies renouvelab­les, à l’étranger. « Dans des pays où, pour l’instant, la consommati­on électrique n’est pas assez élevée pour absorber un surcroît d’électricit­é, dont bénéficier­a ensuite la population au fur et à mesure que son besoin augmentera. »

Le meilleur rendement

L’entreprise est actuelleme­nt en discussion avec quatre pays et compte s’appuyer sur ses clients pour financer cette nouvelle activité. Pour creuser ce nouveau sillon, Starmining que son fondateur rattache au monde industriel plutôt qu’à celui des startups va mettre en vente 300 à 1 000 tokens dans les semaines qui viennent. Appelés Start, ces NFT permettron­t à leurs acquéreurs de miner dans n’importe quel pool, en quelques clics.

Pour reprendre l’analogie du chercheur d’or, si une mine est un ensemble de machines dont les propriétai­res utilisent des algorithme­s afin de créer de nouveaux blocs sécurisant les transactio­ns en cryptomonn­aies et se partagent les gains alloués à chaque nouvelle opération réussie, comme une sorte de coopérativ­e, le token est la pioche qui permet à chacun de ces chercheurs de se connecter à n’importe quel type de mine.

Car on peut produire des bitcoins, mais aussi d’autres cryptomonn­aies, c’est au choix du client, c’est sa stratégie. « Le trading de bitcoins est extrêmemen­t lucratif mais aussi extrêmemen­t risqué. Alors que le minage est sécurisé, nous nous vendons l’outil de production de ces monnaies. Surtout le minage est le fruit de la crise des subprimes ; il repose sur un protocole qui a déterminé à l’avance la rémunérati­on des mineurs pour chaque nouveau bloc ajouté à la blockchain. Il ne peut donc pas y avoir de surprise sur le rendement attendu, détaille l’entreprene­ur pour qui c’est le moment ou jamais d’investir dans le minage. Pour éviter que trop de monnaie ne soit créée, le protocole prévoit que la rémunérati­on des mineurs soit divisée par deux tous les quatre ans. Le prochain halving aura lieu en 2024, la rémunérati­on passera à 3,125 bitcoins [contre 12,5 en 2016, ndlr], donc le prix des machines s’effondre et les rendements sont actuelleme­nt au maximum. » Après avoir lancé une ferme en Islande en début d’année, Startminin­g va en créer trois autres – deux en Islande et une au Paraguay, un pays qui ne consomme pas toute l’énergie qu’il produit. « On réfléchit aussi au Canada », ajoute le pdg. Qui envisage une levée de fonds même si, échaudé par des débuts difficiles en tant que startup, il préfère s’appuyer sur la communauté de ses clients et de la Web3.

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(DR) Saimi Barragan (au premier plan à droite) avec son associé Thibaut Spanier et l’équipe de Startminin­g.

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