Nice-Matin (Cannes)

Russell Crowe chasseur de démons

- PAR CÉDRIC COPPOLA - magazine@nicematin.fr De Julius Avery (États-unis). Avec Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Essoe... Épouvante. 1 h 43. Notre avis :

L’histoire

Spécialisé dans les exorcismes, le père Gabriele Amorth (Russell Crowe) enquête à la suite de la découverte terrifiant­e d’un jeune garçon possédé. Au cours de ses investigat­ions qui le conduisent en Espagne, dans une ancienne abbaye médiévale, il dévoile une conspirati­on séculaire que le Vatican a désespérém­ent tenté de maintenir dans l’oubli.

Une mission périlleuse où il va devoir également affronter ses propres démons...

Notre avis

En l’espace de quelques films tels « Overlord », où il mettait en scène des zombies-nazis ou « Le Samaritain » avec un Sylvester Stallone en super justicier, Julius Avery a su imposer sa griffe. Un style qui assume pleinement la série B fantastiqu­e tout en proposant des scènes d’actions bien fichues et des petites touches d’humour judicieuse­ment placées accompagné­es de punchlines sorties par des personnage­s résolument en marge.

Inscrit dans cette lignée, « L’exorciste du Vatican » ne décevra pas les amateurs du genre. La principale qualité du réalisateu­r australien est de ne pas tenter d’égaler le chefd’oeuvre de William Friedkin, ni d’essayer de l’imiter. Sereinemen­t, il s’intéresse à son histoire marquée par l’affronteme­nt de l’église et des démons sans qu’elle ne devienne qu’un prétexte à enchaîner les « jump-scares ».

Les effets ne sont donc pas gratuits et le côté kitch, devenu monnaie courante dans ce type de films autour de la possession, avec des yeux globuleux, du maquillage exagéré et des grosses voix graves, est plutôt bien géré…

Petite cerise sur le gâteau, l’interpréta­tion de Russell Crowe est un petit délice.

L’ancien « Gladiator » prend un plaisir communicat­if pour incarner un prêtre italien qui rechigne à parler la langue de Shakespear­e, avant de s’y contraindr­e en forçant volontaire­ment son accent.

Un parti pris pleinement assumé qui symbolise que l’ensemble ne se prend pas au sérieux et fait preuve de recul pour essayer de renouveler ce genre de trips horrifique­s, toujours très prisés des studios depuis le succès de « Conjuring ». On déplorera cependant que les seconds rôles, telle cette famille américaine rapidement sous l’emprise d’un dangereux démon ou celui du prêtre espagnol adjoint, interprété par Daniel Zovatto, ne soient pas plus travaillés.

> ★★★

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