Maman Clarisse entre en lice
Dix mois seulement après avoir accouché, Clarisse Agbégnénou retrouve les Championnats du monde aujourd’hui à Doha avec sa fille à ses côtés et l’envie d’ouvrir la voie pour les autres mères-judokas.
« Elle sera partout avec moi », déclare Agbégnénou à propos de sa fille Athéna. « J’ai le droit d’avoir ma fille et mon accompagnant partout où je le souhaite ».
Partout, c’est-à-dire à l’hôtel des athlètes, dans les tribunes climatisées de l’ali Bin Hamad Al Attiyah Arena, ou même dans la salle d’échauffement, où grouillent chaque jour les judokas, entraîneurs, sparring partners et membres du staff des équipes engagées. Absente de la dernière édition des Mondiaux pour cause de congé maternité, la double championne olympique de Tokyo, déjà auréolée de cinq couronnes mondiales, signe au Qatar son grand retour sur la scène planétaire en préparation des JO à domicile dans un peu plus d’un an. Lors de l’annonce de sa grossesse en février 2022, la judoka de 30 ans avait immédiatement
donné rendez-vous pour ceux de Paris en 2024.
« Une première »
Au Qatar, elle s’estime capable d’aller chercher une médaille même si sa reprise postmaternité n’a pas été de tout repos avec une blessure à un genou et surtout un conflit avec la Fédération française au sujet de son kimono.
Cet épisode désormais derrière
elle, elle arrive à Doha concentrée sur la compétition, qu’elle entame aujourd’hui en -63 kg, et sur sa fille Athéna, après un premier test effectué au Grand Slam de Tel Aviv en février où tout s’est passé de manière « fluide », assure-t-elle. Comme elle, d’autres femmes judokas ont récemment repris leurs carrières après être devenues mères. La Néerlandaise
Kim Polling, 32 ans, ou la Britannique Nekoda Smythe-davis, 30 ans, également présentes à Doha, ont par exemple des enfants en bas âge.
Mais Agbégnénou est pour l’instant la seule à amener sa fille jusqu’en salle d’échauffement. « C’est une première », souligne-t-elle. « Avant, je crois qu’on n’avait pas le droit d’aller dans la salle d’échauffement avant l’âge de trois ans. Je pense que ça peut être bien parce que ça peut ouvrir la porte (pour d’autres) ».
« Je ne peux que remercier la fédération internationale d’avoir accepté d’avoir un bébé à la salle d’échauffement », poursuit-elle. « Comme ça si je dois allaiter, Athéna pourra venir, elle pourra être là ».
Cysique chute en quarts, Gaba au 2e tour
Après trois belles victoires, Sarah-léonie Cysique (-57 kg) a buté sur la Canadienne Christa Deguchi en quarts, hier. Elle a ensuite été battue en repêchages par une autre Canadienne, Jessica Klimkait.
Chez les hommes, Joan-benjamin Gaba (-73 kg) a été écarté au 2e tour par l’ouzbek Nomonov.