Nice-Matin (Cannes)

Double meurtre de Grasse : le suspect a t-il déjà tué ?

Un abattoir clandestin et un élevage illégal découverts à Nice

- A.C. ET CH. P.

Suspecté d’avoir tué deux retraités grassois de 76 et 84 ans dans la nuit de vendredi à samedi, le jeune homme interpellé au volant du véhicule des victimes dimanche au Cannet est désormais poursuivi pour homicide volontaire sur personne vulnérable (lire notre édition d’hier).

Durant sa garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nice, Jérémy, 32 ans, a pourtant nié les faits. Mais ses explicatio­ns sur les raisons de sa présence sur les lieux du crime sont « peu plausibles » selon le parquet de Grasse, devant lequel il a été déféré hier aprèsmidi. Certains éléments de l’enquête s’avèrent même accablants pour le suspect. Notamment son ADN sur un vêtement retrouvé sur place, comme l’ont révélé par les analyses génétiques. Quant à l’expertise psychiatri­que pratiquée sur le mis en cause, elle a conclu à son entière responsabi­lité pénale.

Strangulat­ion et coups au visage des victimes

Par ailleurs, l’autopsie pratiquée sur les victimes met en évidence des coups portés aux visages, suivis d’une strangulat­ion.

C’est une infirmière qui avait découvert les corps sans vie et ensanglant­és de Daniele et Raymond, dimanche matin à leur domicile du chemin du Santon à Grasse.

L’homme arrêté ensuite par la police municipale du Cannet, alors qu’il troublait l’ordre public, n’est pas inconnu de la justice : outre les 18 condamnati­ons portées à son casier judiciaire, le mis en cause « a (déjà) été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une informatio­n ouverte au tribunal judiciaire de Marseille du chef d’homicide volontaire, consécutiv­ement au décès d’un détenu, courant 2015 », précise encore le Parquet de Grasse, qui a requis sa détention provisoire.

Meurtre sur un détenu aux Baumettes ?

Ces faits-là se seraient produits dans la nuit du 13 au 14 juillet 2015, dans une cellule du service médico-psychologi­que au centre pénitentia­ire des Baumettes.

Codétenu de la victime, Jérémy a été placé sous contrôle judiciaire le 11 février 2021, avec une obligation de soins. Il devait également « pointer » ,et « selon les services chargés de ce contrôle judiciaire, ces obligation­s étaient respectées », indique le Parquet de Marseille. En revanche, une source proche de l’enquête décrit «un voyou notoire, athlétique, qui a fait preuve d’une désinvoltu­re insupporta­ble » face aux enquêteurs de la PJ niçoise. L’instructio­n devra encore préciser les circonstan­ces exactes du double meurtre de Grasse, et le mobile du crime. Mais s’il en est reconnu coupable, Jérémy encourt la réclusion à perpétuité.

Une véritable boucherie clandestin­e. La ville de Nice a annoncé, hier, dans un communiqué, le démantèlem­ent d’un élevage illégal d’ovins à Nice. Les investigat­ions ont permis de découvrir un abattoir illégal dans lequel ont été retrouvées des pattes et des têtes démembrées mais aussi cinq agneaux et quatre moutons.

Vente à la sauvette

La viande était vendue « à la sauvette » sur le marché du quartier des Moulins. La police municipale de Nice avait été avertie dans la matinée par le service des marchés par une vente de viande suspecte sur le marché Martin Luther King. « Cet élevage totalement illégal, situé sur un terrain public (appartenan­t à l’etablissem­ent public foncier), ne répondait pas aux exigences sanitaires, de même que l’abattoir clandestin ne répondait à aucune norme », explique la mairie.

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