« Pour mon conjoint, c’est une institution importante »
Le mariage ? Mikaël le reconnaît aisément : ce Cannois n’était pas franchement du genre à en rêver. Et pourtant, Bérenger, sa moitié, a su le convaincre. « Nos parents respectifs sont mariés, on a grandi dans ce cadre ; pour lui, c’était important de concrétiser les choses avec cette institution », indique Mikaël, qui s’est laissé prendre au jeu : « Du coup, c’est moi qui lui ai fait ma demande. » Une grande question qui s’est concrétisée avec un « oui » échangé par les deux conjoints à Cannes, le 5 septembre 2020.
« Pile durant le confinement »
Une cérémonie en tout petit comité, crise sanitaire oblige : « On a dû décaler la date, qui tombait pile durant le premier confinement. Mais au final, on s’est mariés comme on le souhaitait, entourés de nos parents et témoins. » Un merveilleux souvenir que l’azuréen, qui habite
aujourd’hui à Nancy, associe également à la concrétisation d’un combat. « Lors de la première manifestation en faveur du Mariage pour tous, je vivais à Paris. Et franchement, je n’y suis pas allé. C’est après avoir vu les images de la Manif pour tous, des antis, que je n’en ai plus loupé aucune. C’est un droit qui a été acquis avec complexité », soutient le quadragénaire, qui préfère rester optimiste. « Je dirais que ces dix dernières années, les choses ont évolué positivement malgré tout : je me souviens des manifs anti-pacs, il y avait déjà cette frange extrémiste. Mais en vrai, aujourd’hui, la plupart des gens s’en fichent de qui se marie. »
« Ça cristallise les passions »
Pour autant, Mikaël sait que la reconnaissance des droits LGBTI n’est pas acquise : « C’est rare qu’en France, on soit les premiers sur ces sujets législatifs… Dans certains pays européens, certaines lois sont votées sans faire de vague, même dans des États plus conservateurs comme l’angleterre, alors que chez nous, cela fait rapidement l’objet de récupération politicienne, parce que l’on sait que ça cristallise les passions. »