Les meilleurs apprentis de France au CFA d’antibes
Hier, onze élèves du CFA du bâtiment ont présenté aux jurés du concours leurs ouvrages, visant la médaille d’or. Electricité, peinture, plomberie, carrelage... Tous ont fait preuve d’excellence.
Des petits prodiges du bâtiment. Ils ont moins de 21 ans, ils ont choisi la voie de l’apprentissage au CFA du BTP d’antibes et ils excellent dans leur domaine. Sur les 1 103 élèves du CFA, 11 jeunes ont participé au concours départemental du Meilleur Apprenti de France, organisé par la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France. Hier, ils ont présenté aux jurés leurs travaux, après deux mois de préparation. En électricité, en carrelage, en maçonnerie ou encore en peinture, les candidats devaient réaliser un ouvrage et un rapport technique. Comme Océane Legrand, tout juste 17 ans, qui s’est adonnée à la peinture de deux portes : « Il fallait les lisser, faire le tracé à la règle et à l’équerre, peindre le logo du MAF et l’année 2023 et, pour le fond, faire de la chaux brossée. »
Précision et excellence
Côté plomberie, les élèves ont dû faire l’installation complète d’une salle de bains : chauffeeau, robinet de la douche, évacuation des eaux, racordage…
Le tout, en façonnant les tuyaux à la main, avec la méthode au sable : « Elle consiste à remplir le tuyau de sable et de le rougir pour lui donner la forme qu’on veut sans l’écraser », explique Cédric Poyer, formateur. C’est une technique qui n’est plus pratiquée car elle est très longue. Mais en la travaillant, les jeunes développent un sens de la précision qu’ils n’ont pas l’habitude de voir sur les chantiers. »
Améliorer son niveau
Précis, comme Thibaut Deo, 18 ans, qui a mis au point une maquette « reprenant tout l’élèc d’un studio » : des stores, une sortie de fil pour radiateur, un variateur de lumière, un parlophone… « D’après le jury, j’ai placé la platine intérieur un centimètre trop haut », sourit-il. Avant d’ajouter : « J’ai eu un petit problème sur la prise internet qui ne marchait pas…ce qui est sûr, c’est que cette aventure m’a appris l’autonomie. » « Et que mon niveau s’est amélioré ! » renchérit son camarade Lassine Coulibaly, qui a fabriqué une pièce décorative en
carrelage. Monter la structure, découper les carreaux en céramique et en bois, appliquer les joints… «C’était comme un défi et je suis sûr que ça va m’aider, plus tard, à trouver du travail »,
glisse-t-il. Ça, le président du jury Régis Goldberg n’en doute pas : « Le MAF est un excellent tremplin pour le futur. C’est une reconnaissance du savoir-faire. On regarde la minutie, au millimètre près, on est sur de l’excellence. »
Changer le regard sur l’apprentissage
Parce qu’il en faut aussi bien dans la tête que dans les mains, pour réaliser de telles installations. « C’est pour cela qu’on doit changer le regard du grand public sur l’apprentissage, insiste Sandrine Hourticot, directrice du CFA. Non, ce n’est pas réservé qu’aux jeunes en échec. Nous avons des apprenants passionnés, engagés et qui ont de l’avenir car nous avons besoin de ces métiers. »
Si le détail des résultats est encore secret, trois candidats ont remporté la médaille de bronze, quatre pour la médaille d’argent et cinq pour l’or. Un ticket pour accéder au concours régional pour aller, peut-être, jusqu’au national ! D’ailleurs, rendez-vous le 23 juin au Parc des expositions à Nice pour l’évaluation nationale des MAF, avec des épreuves en direct ouvertes au public.