Faute de bras, l’hôtellerie-
200 000 postes sont toujours non pourvus à ce jour dans les métiers de l’hôtellerie et surtout de la restauration, contre 320 000 l’an dernier. Les professionnels s’adaptent et continuent de chercher des solutions.
Alors que la saison touristique vient de débuter, la branche HCR (hôtels, cafés, restaurants) comptabilise à ce jour 200 000 postes non pourvus en France, « contre 320 000 l’an dernier. On est dans une situation toujours tendue, mais moins que l’année dernière », résume Eric Abihssira, président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme et de l’union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie Nice Côte d’azur (Umih, premier syndicat patronal du secteur), mais aussi vice-président de l’umih au niveau national.
L’hôtellerie un peu moins touchée
Manquent à l’appel des saisonniers pour la grande majorité. « 2/3 des saisonniers recrutés en France travaillent dans les métiers de L’HCR », rappelle le vice-président de l’umih. Dans ce contexte, les hôtels, qui sont ouverts à l’année, souffrent moins que les restaurants. Dans ces établissements, les postes de commis de salle ou commis de cuisine ont pu être pourvus par des étudiants. Le personnel qualifié est en revanche plus difficile à capter. Sont particulièrement recherchés les chefs de cuisine, chefs de partie, et chefs de rang.
Hausse de salaires
« De gros efforts ont été faits sur la grille des salaires, avec des hausses de 7 à 15 % selon la typologie d’emploi, rappelle Eric Abihssira. Les cadres ont davantage bénéficié des hausses de salaires. Nous avons la volonté d’en faire aussi bénéficier les premiers échelons. L’HCR engage des salariés audessus des minima sociaux ». Le forum de l’emploi, qui s’est tenu à Nice en mars, a permis l’embauche de 250 personnes, sur les 1 000 postes à pourvoir. « Un taux de concrétisation élevé, selon l’umih. Et ce n’est pas fini, les recrutements sont en cours ».
Le gros chantier : l’attractivité
Si la situation s’améliore sur le front des recrutements par rapport à l’an dernier, les difficultés persistent, notamment sur le travail des seniors qui « doit être revalorisé. Le gouvernement doit nous aider sur ce sujet », poursuit Eric Abihssira. « On a aussi besoin de former plus vite. En 12 ou 24 mois. 36 mois, c’est trop long pour les jeunes qui veulent s’insérer sur le marché du travail », note-t-il. « Le chantier des prochaines décennies sera de travailler l’attractivité, car les jeunes n’ont plus un rapport sacrificiel au travail, ils ne sont pas uniquement polarisés sur les salaires, et un CDI les effraie parfois, ajoute le bras droit de Thierry Marx au sein de l’umih. Cela peut passer par la fermeture deux jours consécutifs, l’aménagement du temps de travail afin que chacun puisse trouver un équilibre. La profession sait s’adapter ».
Le manque de logements, toujours un frein
Le manque de logements pour les actifs dans les grandes métropoles reste un frein important à l’embauche. L’umih a avancé des pistes, comme inciter les promoteurs à réserver des logements pour ces catégories dans les programmes immobiliers à venir. La profession espère aussi des délais raccourcis pour le renouvellement des titres de séjour de leurs salariés étrangers en situation régulière, qui représentent 30 % des personnels de L’HCR. « Un dialogue a été engagé avec l’état en ce sens ».