Nice-Matin (Cannes)

« On est contraints de fermer deux jours par semaine »

- M. T.

« Face aux difficulté­s de recrutemen­t dans notre secteur d’activité, nous sommes contraints de fermer les mardis et mercredi jusqu’à nouvel ordre ». Ce message, posté sur les réseaux sociaux, a laissé les clients du restaurant L’arrêt au Port, au Cros-de-cagnes, pantois. Sylvie Jacouton et Grégory Croué, gérants de l’établissem­ent, ont pris cette décision à contrecoeu­r, afin de continuer à accueillir leurs clients les week-ends et le soir. Le couple exploite ce restaurant, qui jouxte le petit port de pêche, depuis 7 ans. « Au départ, nous étions ouverts toute la journée, le matin, le midi et le soir, 7 jours sur 7 ».

L’an dernier, ils ont pris la décision de fermer le mercredi, en raison du manque de personnel. Depuis le 1er mai, l’établissem­ent est également fermé le mardi, pour les mêmes raisons. « Les candidats sont rares. Et les saisonnier­s qui se manifesten­t ne donnent pas suite, parfois sans avoir la politesse de prévenir qu’ils ne viendront pas au rendez-vous », déplore Sylvie.

« Beaucoup de stress »

La patronne de L’arrêt au Port a quand même pu recruter des étudiants. « Mais ils finissent fin juillet ou fin août. Je n’ai personne pour septembre. Au-delà du personnel de salle, il faut une personne par jour pour les encadrer, un manager qui gère les encaisseme­nts, les imprévus. Nous ne sommes pas assez. Le seul moyen qu’on a trouvé, c’est de fermer deux jours ».

« Après la Covid, les gens ont tourné la page, se sont reconverti­s.

Ils veulent du temps le soir, le week-end, à consacrer à leur famille, leurs amis, ce que je comprends, étant moi-même maman de deux enfants », reconnaît Sylvie. Alors que faire ? Augmenter les salaires pour attirer davantage ? « Ça voudrait dire les payer plus que je me paie. Et ce n’est pas sûr que ça suffise. Quand je propose un essai, rémunéré et donc déclaré, les candidats refusent, car c’est désavantag­eux pour leur indemnité chômage. Beaucoup veulent être payés au black, ce que nous refusons. Ils préfèrent aller travailler ailleurs où ils ne seront pas déclarés pour pouvoir continuer à percevoir leur allocation. C’est le système qui veut ça. Et la concurrenc­e. Ça me cause beaucoup de stress », conclut Sylvie.

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