En Italie aussi, « c’est très difficile »
Nos voisins transalpins ne sont pas épargnés par le phénomène.
« C’est très difficile de trouver des employés », confirme Giorgio Chiesa, conseiller chargé du secteur Tourisme à la Chambre de commerce de Cuneo, dans la région du Piémont.
Et la semaine de quatre jours, nouvelle stratégie mise en place en Italie depuis le début de l’année pour rendre ses entreprises plus attractives aux travailleurs qui cherchent à concilier au mieux vie professionnelle et vie privée, ne rend pas service aux secteurs de l’hôtellerie-restauration.
La semaine de 4 jours pénalise la profession
« Si vous avez la possibilité de travailler quatre jours dans un bureau, c’est sûr que vous n’allez pas venir travailler cinq jours chez moi dans mon hôtel », concède Giorgio Chiesa.
La solution est donc de multiplier le nombre de salariés, avec des contrats plus courts. « Par exemple, vous embauchez cinq personnes au lieu de trois les autres années, pour couvrir la même
Giorgio Chiesa est conseiller chargé du secteur Tourisme à la Chambre de commerce de Cuneo, dans la région du Piémont.
amplitude horaire. Ce qui coûte plus cher aux entreprises en termes de taxes ». « Les jeunes sont plus préoccupés par leur bien-être que par l’argent, constate-t-il. En Italie, beaucoup de jeunes gens sont aidés par leurs parents ou grands-parents. Certains se satisfont du revenu de citoyenneté [une aide similaire au RSA] sans travailler, qui est de 600 euros par mois. Ce sera bientôt supprimé. On verra si ça change quelque chose ». Le gouvernement italien d’union des droites, mené par Giorgia Meloni, supprime en effet ce dispositif au 1er janvier 2024.
« Je ne trouve pas de concierge de nuit »
« Pour mon hôtel-restaurant, je recherche, pour cette saison, en plus d’un chef et d’un serveur, un concierge de nuit. C’est obligatoire dans les 4 étoiles. Si je ne trouve pas, c’est moi qui serai obligé d’occuper ce poste, en plus du reste ». Comme en France, les grandes villes touristiques sont aussi frappées par la pénurie de logements pour actifs, transformés en logements saisonniers, « parce que les propriétaires ont peur des loyers impayés. Avec pour conséquences la désertification des villes ». L’état est conscient des problèmes, assure Giorgio Chiesa. « Nous avons une rencontre avec les représentants de la profession et le ministre sur ce sujet à Brescia ce week-end ».