Nice-Matin (Cannes)

« Pour l’une des plus belles piscines de France »

Le plan de restructur­ation d’altitude 500 a été adopté à l’unanimité des élus communauta­ires. Un projet pharaoniqu­e (près de 24 M prévus), à la hauteur de l’ambition affichée. Harjès, ultime baroud

- PASCAL FIANDINO pfiandino@nicematin.fr 1. Fonds de compensati­on de la taxe à la valeur ajoutée.

Métamorpho­se sur le plot de départ. Évoquée en juin 2022, la restructur­ation d’altitude 500 a été actée, lors du dernier conseil communauta­ire.

Un relooking monumental : déconstruc­tion des gradins, plongeoirs et plusieurs bâtiments ; création d’un hall des bassins (éducatifs et petite enfance), vestiaires, espace d’accueil, places de stationnem­ent ; constructi­on d’une terrasse panoramiqu­e, d’un snack, d’une tribune ; transforma­tion du bassin de 50 m en bassin nordique, moins profond et donc moins gourmand en eau... Voilà pour l’essentiel.

Chantier et budget pharaoniqu­es [24 M prévus], guidés par une forte ambition : « En faire l’une des plus belles piscines de France, avec sa vue à nul autre pareil, avance Gilles Rondoni (Grasse), vice-président en charge des sports. Tout le monde est à fond. On a l’envie d’aller au bout et l’on n’a pas le choix. »

Livraison espérée au printemps 2026

Une volonté guidée, en effet, par la nécessité. « On connaît la vétusté de nos infrastruc­tures [il parle aussi d’harjès, lire plus loin] ,en fin de vie, au bout du bout, constate le président Jérôme Viaud. Elles ne sont plus à la hauteur des enjeux énergétiqu­es et d’offre à nos concitoyen­s. »

Inaugurée en 1964, Altitude 500 ne deviendra pas sexagénair­e, puisqu’elle n’ouvrira ni cet été, ni plus jamais (sous sa forme actuelle, s’entend). « On a fait le choix de la fermer définitive­ment, reprend Jérôme Viaud. Pour ne pas attendre et entrer, dès juin, en phase de travaux et avoir, au plus vite [ouverture espérée au printemps 2026] un stade nautique digne de ce nom, moderne et économe

Inaugurée en 1964, Altitude 500 va connaître une restructur­ation majeure, pour devenir « un outil incontourn­able à l’ouest du départemen­t. »

en termes de flux. »

Alors, unanimité ? Pas tout à fait... Notant que l’enveloppe prévisionn­elle de travaux s’élevait à 19,8 M en juin 2022 « pour 9,5 M d’aides publiques », Magali Conesa ( Grasse à Tous) relève : « Aujourd’hui, l’hypothèse retenue est de 24 M et 6,4 M de subvention­s, dans le meilleur des cas. On avait 48 % de financemen­t public ; là, c’est 22 %. »

Quel financemen­t ?

Jérôme Viaud explique que seules les aides « consolidée­s » ont été inscrites, pour afficher un « budget sincère et transparen­t » ; évoque l’accord de principe avec le Départemen­t pour 1 M supplément­aires. Ainsi que les 4 M de FCTVA

qui reviendron­t, à terme, dans les caisses de la CAPG. Insuffisan­t : Magali Conesa et Paul Euzière, s’abstiennen­t. Interloqué,

Jérôme Viaud détaille : «Ona 3M de la Région, 1 M du Départemen­t, plus un autre à venir, 1 M de l’agence nationale du Sport, 4M de FCTA. On espère aussi équilibrer à l’avenir avec la cession foncière d’harjès. »

Puis envoie Jean-marc Delia, 1er vice-président délégué aux finances, en renfort. « On a fait une estimation basse des subvention­s et haute du coût du projet, car les coûts de constructi­on s’enflamment vite, indique le maire de Saint-vallier. Pour être sûr que la CAPG soit capable de porter le projet [il reste près de 13,5 M à financer, par l’emprunt ou en fonds propres]. »

« 24 M c’est quand même beaucoup...»

Alors convaincus ? Le temps de la réflexion, c’est Gilles Rondoni qui prend le relais : « Ouvert 60 jours par an, l’été, Altitude 500 n’est pas rentable, ni amorti. Là, il sera ouvert toute l’année et sa position géographiq­ue, tournée vers le moyen et le haut pays, ainsi que son voisinage avec L’ECA 500 [espace culturel, dont la façade va aussi être ravalée] sont des atouts pour permettre aux scolaires d’y rester toute la journée. » Et leur offrir « un véritable cycle de l’eau » appuie Jérôme Viaud.

Autant d’efforts qui finiront par convaincre les deux sceptiques. « On vote pour, avec une précision, souligne Magali Conesa. En cas d’avenant dépassant les 24 M ,on votera contre. »

Allez, deal. Avec un dernier astérisque, pour Paul Euzière : « En disant que 24 M, c’est quand même beaucoup...»

Forcément, un tel projet va avoir des répercussi­ons sur les autres infrastruc­tures existantes. En premier lieu, l’autre piscine de la cité des parfums, Harjès. « À l’avenir, la question va se poser : combien garde-t-on de sites ? » interroge le président – et maire de Grasse – Jérôme Viaud. Pour la forme ; car, dans les faits... «Sans tourner autour du pot, la priorité totale serait donnée à Altitude 500. On ne pourra pas restructur­er deux piscines en fin de vie, il faut assumer nos choix. »

Ainsi, Harjès, inaugurée en 1984, assurera, dès cet été et pour la durée des travaux à Altitude 500, l’activité nautique grassoise.

Investisse­ments reportés sur Peymeinade

Ultime baroud, avant l’inéluctabl­e clap de fin. « Ensuite, elle fermera définitive­ment » tranche Jérôme Viaud.

Quid de la seconde piscine intercommu­nale, cette fois : celle de Peymeinade. Aucune inquiétude sur son devenir. Elle va même bénéficier d’un bon coup de frais. « Les investisse­ments [qui devaient être menés à Altitude 500, avant le choix de lancer les travaux dès juin] seront reportés sur le site de Peymeinade, qui en a lui aussi besoin » conclut le président. Une structure qui devra, comme Harjès, absorber une partie du flux habituel d’altitude 500 durant l’été.

Nael, Nina et Marius pratiquent l’impro depuis quelques années déjà.

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(Photo Dylan Meiffret)
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(Photo C. B.)

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