Nice : un sans-papiers condamné à 13 ans de réclusion pour viol
La vie d’errance de Nordine Hasnaoui, 35 ans, un sanspapiers d’origine marocaine arrivé en France en 2017, va s’arrêter pendant plusieurs années dans une prison française. Il a été reconnu coupable de viol hier par la cour d’assises des Alpesmaritimes. Il a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, peine conforme aux réquisitions de l’avocate générale. La victime, Kilian, avait 18 ans au moment des faits. Il explique avoir subi une agression dans la nuit du 17 au 18 avril 2018 près des Ponchettes à Nice.
Nordine Hasnaoui serait rentré dans sa voiture, l’aurait contraint, en le tirant par les cheveux à une fellation puis l’aurait violé à nouveau. Tétanisé par la peur, le jeune homme n’aurait pu résister à la contrainte. Garçon qualifié de fragile, il serait parti ensuite à la poursuite de Nordine Hasnaoui couteau à la main sans le retrouver.
Son ADN a matché
La victime s’est confiée à sa mère puis est allée déposer plainte vers 3 h 30 du matin en n’évoquant, dans un premier temps, que le vol de son téléphone. Me Magali Gilly, avocate de la partie civile, est sortie « soulagée » par ce verdict : elle considère l’accusé comme un prédateur qui observait sa proie avant de passer à l’attaque. « Les deux jours de procès ont été très durs pour mon client puisque sa parole a été sans arrêt mise en doute. »
Le jeune homme, depuis le viol, s’est isolé et a pris du poids. En 2020, l’enquête était au point mort jusqu’à ce que Nordine Hasnaoui ne soit arrêté en Suède pour un vol dans une grande surface. Son ADN a matché et les autorités suédoises ont livré le suspect à la justice française en 2021.
Les vidéosurveillances et les empreintes génétiques étaient à charge. Me Emmanuelle Vial, sur le banc de la défense, a néanmoins plaidé l’acquittement de son client. « Culturellement, il est impossible à mon client de reconnaître un rapport sexuel avec un homme. Si on dépasse cet impossible aveu, il y a une grande place au doute sur le consentement de la partie civile. J’encourage mon client à faire appel. »