Le jardin des Poètes égrène ses rimes
L’ancien square Victor-hugo sur les remparts, métamorphosé, est dédié aux écrivains inspirés par Antibes. Leurs citations y sont reproduites sur des lutrins.
L’embellissement des remparts a permis de créer, à la place du square Victor-hugo et du petit parking attenant, un nouveau jardin essentiellement composé de cactées et d’autres plantes résistantes à la sécheresse. Ce nouvel espace qui, avec ses estrades, offre une vue imprenable sur la grande bleue a été rebaptisé Jardin des Poètes. Pourquoi ce nom ? Pour Victor Hugo, bien sûr, dont le buste sculpté par Monique Galy est toujours là, qu’on se rassure. Mais aussi pour tous les écrivains qui ont parlé dans leurs oeuvres de la cité des Remparts. Six d’entre-eux sont aujourd’hui à l’honneur et leurs évocations de la cité des Remparts sont reproduites sur des lutrins. À découvrir, à savourer tout en s’imprégnant de ce site unique.
Audiberti, Maupassant, Verne…
On a eu la riche idée de s’inspirer de l’éblouissante évocation de Victor Hugo de la ville, dans ses « Voyages »,
gravée sur son buste : « Tout ici rayonne, tout fleurit, tout chante. le soleil, la femme, l’amour sont là chez eux. J’en ai encore le resplendissement dans les yeux et dans l’âme… ». D’autres célébrations se joignent désormais à cette ode à la beauté et la particularité d’antibes. À tout seigneur, tout honneur, le poète et dramaturge Jacques Audiberti, né rue
Saint-esprit, l’affirme : « La voilà donc cette cité avec ses ailes, et sa fleur et ce tulle de fièvre blanche pendu, devant le Soleil… ». Guy de Maupassant le clame : « Je n’ai rien vu de plus surprenant qu’antibes débout sur les Alpes au soleil couchant ». Michel Déon est dithyrambique : « On la dit fondée par les Phocéens, j’aurai plutôt dit par les Dieux de l’olympe. Aphrodite
a dû passer par là en compagnie de sa cousine Amphitrite ».
« Du bleu partout… »
Jules Verne mérite le prix de la description précise et synthétique : «Du bleu partout, en haut, en bas et du vert à revendre ». Jacqueline de Romilly a le style académique pour sa description plus longue mais tellement vraie : « Ici la mer apparaissait au bord des remparts de pierre, où les rapports de lumière qui s’établissaient entre le gris des pierres et la lumière de la mer, variaient à chaque instant avec une extraordinaire délicatesse. À chaque fois on s’y laisse prendre : et l’ensemble dégage une atmosphère d’élégance et de sérénité ».
Pas un seul écrivain étranger n’a donc chanté Antibes ? Faux, ils sont nombreux. Comme Francis Scott Fitzgerald qui l’assure : « Dès que vous posez les yeux sur la Méditerranée, vous savez pourquoi ce fut ici qu’un homme se mit debout pour la première fois et tendit les bras vers le soleil ».