Eaux usées traitées : le test avant la réutilisation
Une partie des eaux dépolluées par la station d’épuration d’antibes servira, dès juin, au nettoyage des rues. Hier, une première expérience a été menée sur la voie publique.
Jamais le boulevard Gardiolebacon n’aura jamais été autant nettoyé. Hier, sous les yeux intrigués des rares automobilistes de cette paisible artère du cap d’antibes, deux balayeuses municipales se sont succédé pour laver à grandes eaux une partie de l’artère. Une scène anodine ? Non, un véritable événement ! Une étape majeure pour la Ville qui, dès l’été dernier a entamé des démarches administratives et sanitaires pour réutiliser une partie des eaux usées traitées par la station d’épuration de la Salis pour nettoyer les rues et arroser certains espaces verts publics.
Un test sous le contrôle de L’ARS
Du bon sens en période de sécheresse accrue et récurrente, mais la route est longue pour obtenir le précieux sésame. D’où, cette expérience contradictoire menée hier sur le boulevard Gardiole-bacon pour répondre aux exigences de L’ARS (Agence régionale de la santé). L’un des véhicules a utilisé de l’eau potable, comme c’est le
cas aujourd’hui encore, pour nettoyer la rue.
Double dépollution
L’autre engin, de l’eau usée retraitée issue de la station d’épuration
qui, chaque jour, dépollue quelque 60 000 m3 d’eau. Ce liquide qui a été répandu sur la voirie publique n’a pas été rejeté en mer mais a subi un second lavage (tapis de billes de verre, désinfection aux
(Photo Philippe Arnassan) ultraviolets et chloration) en passant par une unité de retraitement inaugurée récemment au sein de l’usine (Nice-matin du 3 mars).
En résumé, eau potable et eau traitée deux fois, les microgouttelettes formées par la dispersion (un phénomène d’aérosolisation) au sol ont été soigneusement recueillies et seront analysées. Le résultat est attendu prochainement.
70 millions de litres économisés par an
De quoi étoffer le dossier déjà bien complet et avancé de la Ville. La confiance est de mise. On est officiellement dans les clous. « Quelle que soit l’eau utilisée pour le nettoyage, ce sont les trottoirs qui sont sales », rappelle Jean Leonetti qui a assisté à l’expérimentation. À partir de juin, les camions-citernes viendront donc faire le plein devant la station d’épuration à la borne spécifique, sécurisée, directement reliée aux citernes de stockage de l’unité de retraitement de l’usine. Quotidiennement, 200 m3 seront délivrés pour le nettoyage des rues et l’arrosage de certains espaces verts.
Au total, 70 millions de litres d’eau devraient être économisés chaque année. Pour commencer.