Nice-Matin (Cannes)

Ils ferment, ils ouvrent... le turn-over des commerces

Depuis quelques semaines, les vitrines changent dans le centre-ville. Pourquoi certaines enseignes ferment-elles ? Qui sont les nouvelles têtes ? Une petite balade à leur rencontre…

- ÉMILIE MOULIN emoulin@nicematin.fr

Oh, ça a fermé ? Et ça, c’est nouveau ? » En tendant l’oreille dans le centre-ville, on l’entend. On le voit, surtout ! Des vitrines vidées, en attente du prochain acquéreur, et d’autres qui se dévoilent sous de nouvelles couleurs, un nouveau nom, accrochant l’oeil des curieux. Depuis quelque temps, c’est comme si le paysage commercial de la ville d’antibes était en train de changer. Après le départ du grand magasin de vêtements Marika sur la place De-gaulle et de l’historique quincaille­rie familiale rue Aubernon, des boutiques emblématiq­ues ont encore fermé pour des raisons bien différente­s, laissant place à de nouveaux concepts… Comme l’immense salon de coiffure Dessange du boulevard Wilson.

Il y a ceux qui ferment…

Ouvert depuis 2010, il s’étirait sur quatre étages et vient d’être remplacé par un établissem­ent de chirurgie et de médecine esthétique, la Clinique Villa la tour. « On a fini par baisser les bras », soupire Jeanpascal Matonti, l’ancien gérant, pointant « le manque de dynamisme commercial du centre-ville ». Il développe : « La Ville a une population apte à consommer mais il n’y a pas de grande enseigne. Ce n’est pas attractif pour la catégorie moyenne qui, préfère aller à Cannes, à Nice, à Polygone… mais pas à Antibes ! Même la boutique Orange place De-gaulle est partie… »

Bon à savoir, néanmoins, pour les anciens clients de Jean-pascal : la franchise a été reprise et un nouveau salon ouvrira le 27 mai dans le quartier de Marenda-lacan, au 30 rue Vauban.

Pas très loin, avenue du 24-Août,

une enseigne de prêt-à-porter a également éteint les lumières : Jody. « J’ai vendu avant de ne plus pouvoir vendre », regrette Véronique Garnier. Pour la patronne, «le secteur devenait trop compliqué avec l’essor d’internet et des centres commerciau­x. » Prochainem­ent, un boulanger-pâtissier devrait s’installer à sa place.

Pour By Colette, dans la rue Clemenceau, la raison est tout autre : le magasin de fringues branchées a fermé quelques mois après son ouverture « tout simplement parce que nous avons eu une belle propositio­n pour acquérir nos murs », assure la gérante Vanessa Brakha, qui vient d’ouvrir un autre local à… Cannes.

Comme une bouffée d’air : la boucherie Royal de l’avenue des Frères-olivier, qui a ouvert le 22 février, oxygène un peu plus cette artère centrale de la ville qui souffre d’un mobilier urbain vieillissa­nt. En tout cas, Issmaïl Aziz, ses poivrons et cuisses de poulet farcis, ses boulettes kefta et ses pois chiches sucrés font du bien au quartier. Pourquoi cet emplacemen­t en particulie­r ? « Parce que c’est le seul qui a accepté ma boucherie », axée sur des produits orientaux. Rue Thuret, Coralie Kugler, ancienneme­nt animatrice dans les écoles, propose depuis le 5 avril des glaces… À côté de trois glaciers déjà existants ! Alors que son parfum

« Licorne », un mélange de chamallow et de fraises Tagada fait de l’oeil à un bambin devant le comptoir, elle sourit : « On n’a pas peur de la concurrenc­e, on est axé sur les bonbons, la barbe à papa, les Bubble waffle… »

Plus haut, à côté de la mairie, une boutique de vêtements de seconde main a remplacé la sandwicher­ie Periko. Chez Carmen Erna, on vient chiner des marques à moitié prix… et on vient aussi déposer ses habits pour les revendre ! « C’est le principe du dépôt-vente : 50 % du prix vendu reviendra au particulie­r », précise Maïlys Fiorucci.

Enfin, il y en a pour les enfants, aussi : sur la place Nationale, MOM

propose désormais tout ce qu’il faut pour habiller bébé.

Tout comme Valérie Pizy, qui a récupéré le local à côté de son magasin de chaussures pour enfant Aux petits pas, au 14 rue Lacan, pour proposer des vêtements de créateurs et des produits pour bébé. « Trouver un doudou ou un vêtement Petit Bateau pour un cadeau de naissance dans le Vieil Antibes, ça manquait », soutient la gérante qui a refait toute la devanture en bois. En face des boutiques neuves et « sans âme » de Marenda-lacan, « on a besoin de retrouver de l’authentici­té… C’est ce qui nous caractéris­e, nous, petits commerces. »

 ?? ?? Boucherie Royale, av. des Frères-olivier.
... et ceux qui ouvrent
Boucherie Royale, av. des Frères-olivier. ... et ceux qui ouvrent
 ?? ?? Une boulangeri­e prendra la place de Jody, av. du 24-Août.
Une boulangeri­e prendra la place de Jody, av. du 24-Août.
 ?? (Photos E. M.) ?? Carmen Erna, rue Aubernon.
(Photos E. M.) Carmen Erna, rue Aubernon.
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Les 3 glaces, rue Thuret.

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