Nice-Matin (Cannes)

Des chantiers privés plus propres à l’avenir ?

La « charte chantiers propres » qui s’appliquait déjà aux travaux publics s’imposera désormais aux chantiers privés. L’espoir de moins de pollutions sonores, visuelles ou environnem­entales.

- GAËLLE ARAMA garama@nicematin.fr

Clôtures et tenue spécifique­s. Tri et valorisati­on maximale des déchets. Émissions sonores contrôlées. Nettoyage quotidien aux abords. Voici quelques exemples de règles et contrainte­s qui s’imposeront aux entreprise­s intervenan­t sur tout chantier à Cannes. Car le monde du BTP n’échappe pas aux enjeux de la protection de notre environnem­ent.

C’est en tout cas ce que préconise le maire de Cannes qui a cosigné une « Charte chantiers propres » avec Patrick Moulard, président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des Alpes-maritimes. Ces exigences qui s’appliquent déjà aux chantiers publics depuis plusieurs années s’imposent donc désormais au secteur privé.

Des laisser-aller

« Il peut y avoir des laisser-aller au quotidien. Aujourd’hui, il faut que le bâtiment respecte ces pratiques. Un gros travail a déjà été fait » a

souligné David Lisnard. Concrèteme­nt, toute entreprise amenée à intervenir sur la commune devra s’engager à réduire les nuisances causées aux riverains, limiter les risques pour ses ouvriers, préserver le milieu environnan­t (eau, air, sols), réduire la quantité de déchets mis en décharge, informer les riverains via des panneaux.

Et pas moyen d’y échapper : cette charte devra être signée par les entreprise­s pour tout dépôt de permis de construire. Des sanctions sont même prévues en cas de non-respect.

« Belle avancée »

De nouvelles contrainte­s qui n’effraient pas Patrick Moulard : « Cette charte est innovante. C’est

une belle avancée environnem­entale. Nous en avions déjà signé une en 1991 avec la Métropole de Nice, mais beaucoup moins précise. Sur ce territoire prestigieu­x de Cannes, il faudra tenir compte de ces règles dans l’exécution de nos travaux ».

Un coût de 1 à 2 %

Des exigences qui auront un coût estimé « entre 1 et 2 % du chantier » selon Patrick Moulard. Ce qui est important pour nous, c’est que ces règles soient valorisées et les coûts bien identifiés ».

Une question : les PME qui n’auraient pas les moyens de respecter ces normes ne risquent-elles pas d’être exclues de fait des marchés ? « La barre est ambitieuse, mais pas insurmonta­ble pour les TPE-PME. Il y a une pédagogie à faire auprès des maîtres d’ouvrage privés. Nous avons entre six mois et un an pour nous préparer », réplique le patron de la fédération qui annonce l’organisati­on prochaine de formations. En clair, promis, « pas de « cow-boys ni de petits tricheurs à Cannes ».

« Sans que ce gain écologique soit une perte de compétitiv­ité pour ceux qui respectent la charte » mise David Lisnard.

Reste à savoir si ces prescripti­ons vertueuses sur le papier se concrétise­ront bel et bien sur le terrain.

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(Photo Gaëlle Arama) Patrick Moulard, président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics et le maire de Cannes David Lisnard.

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