Nice-Matin (Cannes)

Ces disparitio­ns de chats qui inquiètent à La Roquette

Voilà plusieurs mois que des chats domestique­s, pourtant pucés et stérilisés, disparaiss­ent mystérieus­ement sur la commune de La Roquette. Associatio­n animale et mairie s’en alarment.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Chacun cherche son chat .En 1996, c’était le titre d’une comédie romantique signée Cédric Klapisch. Mais aujourd’hui, le scénario vire au drame, voire à l’épouvante sur la commune de La Roquette-sursiagne. Car il semble que les félidés au poil soyeux, errants ou pas, ne soient pas les bienvenus pour tout le monde parmi des résidents.

« Voilà près d’un an que des chats disparaiss­ent mystérieus­ement sur la commune, constate Raymond Albis, adjoint municipal à la sécurité. Rien que sur le quartier des Roques, on compte au moins cinq chats disparus depuis janvier, et une dizaine vers le chemin de l’école-vieille. On est inquiet, et au nom de la Ville, on a décidé de déposer plainte à la gendarmeri­e. » Apparemmen­t, dans cette affaire, il n’est pas question de fugue animale ni même de perte de repères d’un chaton déboussolé.

Un corps décapité

« Des témoins auraient vu quelqu’un avec une cage et un appât », rapporte l’élu.

Pire. Le corps d’un chat décapité a été retrouvé dans un sac-poubelle, à la faveur d’un arbre qui s’est déraciné, dans lequel le colis funèbre était dissimulé. «Or un chat domestique avait disparu à seulement 300 mètres de là. » Pour Catherine de Korwin, de l’associatio­n « L’école du chat Riviera

», pas de doute. « La répétition de ces disparitio­ns est bien le signe d’une maltraitan­ce animale,

estime-t-elle. Autant de chats disparus, ça fait penser à une exterminat­ion, alors que ce sont des

chats domestique­s, il y a même eu un maine coon ! Il faut croire que certains ne supportent pas qu’une bête s’approche de chez eux… »

Des cages à proscrire

D’autant plus incompréhe­nsible qu’il n’y a pas d’invasion de chats à La Roquette. Par le biais de son associatio­n, une centaine d’entre eux aurait été stérilisée en trois ans. « On fait du bon boulot, et la population féline est maîtrisée, il y a peu de reproducti­ons. »

Et cette militante de la cause animale de regretter qu’on puisse trouver si facilement de quoi capturer un chat, même si l’on n’est pas habilité pour cela.

« Il faut qu’on cesse de mettre en vente ces cages, que n’importe qui peut s’approprier sur Internet. Il faudrait qu’elles soient uniquement autorisées pour les forces de l’ordre et le personnel associatif. » En attendant, la situation des matous reste alarmante à La Roquette. Notamment à la lisière de la forêt dans le quartier des Roques, où plusieurs disparitio­ns ont été signalées.

Et pour Catherine de Korwin, tout cela en dit – hélas – long, sur la nature humaine : « L’homme se dit une race supérieure, mais il est surtout un prédateur, et aurait beaucoup à apprendre des animaux. Entre la maltraitan­ce et les lâches abandons, son comporteme­nt est parfois déplorable… »

 ?? (Photo A. C.) ?? C’est ce type de cage à appât qui pourrait avoir été utilisé pour capturer des chats…
(Photo A. C.) C’est ce type de cage à appât qui pourrait avoir été utilisé pour capturer des chats…

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