Un groupe Whatsapp pour antivol à Cannes
C’est un braquage qui avait traumatisé tous les commerces cannois.
Le 28 juillet 2013, en pleine journée, un homme seul et cagoulé avait impunément réalisé « le casse du siècle » au Carlton. Alors que le rez-de-chaussée de l’hôtel accueillait une prestigieuse exposition du bijoutier Leviev, le malfrat était entré, avait mis en joue les vigiles, et s’était enfui par une porte-fenêtre avec 72 pièces de joaillerie exceptionnelle. Un butin de plus de 100 millions d’euros, qui n’a jamais été retrouvé, alors que l’affaire n’a pas été élucidée.
C’est à la suite de ce fait divers insolite que s’est créé – en août 2013 – le Comité Cannes Prestige Sécurité, afin que commerçants et policiers réfléchissent ensemble aux meilleures façons de sécuriser les enseignes cannois, de la Croisette comme des autres quartiers. Notamment en établissant un lien direct, via un groupe Whatsapp.
150 enseignes reliées directement à la police
Or la communication via ce réseau s’avère particulièrement efficace, aux dires des intéressés. Car c’est par ce biais-là que les commerçants peuvent transmettre instantanément des images sur des voleurs avérés ou des suspects – et réciproquement –, ce qui aide à les interpeller dans les plus brefs délais. « C’est une sorte de fil rouge entre le commissariat et nous, qui fonctionne bien et complète la présence éventuelle de vigiles, souligne Jean-pierre Venou, président du Comité Cannes Prestige Sécurité. Les images de vidéosurveillance, ou les photos prises avec un simple téléphone portable sont adressées directement à un référent policier, qui décide de l’intervention,
et des moyens engagés. Ce système a permis de résoudre nombre de vols, en identifiant précisément des suspects, et de plus en plus de commerces adhèrent à ce groupe. »
Environ 150 enseignes sont ainsi en prise directe avec le commissariat de Cannes. Notamment la boutique Jacques Loup, une institution dans la chaussure haut de gamme. « Nous n’avons pas subi de braquage chez nous, mais nous utilisons régulièrement ce groupe Whatsapp comme relais, ou pour alerter sur des comportements douteux de certains clients, confirme
Emmanuelle Belmont. Souvent, les voleurs sont des gens qui présentent normalement, viennent à plusieurs pour occuper les commerçants à droite à gauche, et faire diversion pour voler. Mais on a désormais un oeil aguerri, et les images transmises permettent souvent de les rattraper. »
Selon nos informations, ce système par Whatsapp aurait notamment été utilisé pour interpeller un suspect dans l’enquête sur le braquage de la bijouterie Boucheron commis en août dernier sur la Croisette.