Nice-Matin (Cannes)

Donald, Vladimir et les autres

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Donald a passé un coup de fil à Vladimir, alors que les Russes votent jusqu’à dimanche pour élire leur Président.

Donald : je t’envie, Vladimir ; tu sais, avant même le début du scrutin, que tu as déjà gagné la présidenti­elle. Alors qu’il faudra que je me coltine la momie qui m’a fait mordre la poussière il y a quatre ans. Et tu n’auras même pas besoin, comme moi avec le coup de force du Capitole, d’être un mauvais perdant. Vladimir : ce sont les particular­ités de la démocratie à la russe. C’est un peu comme de la vodka frelatée. La bouteille a de l’allure, mais, une fois ouverte, elle a un arrière-goût pas très catholique, ou plutôt pas orthodoxe, comme on dit chez nous. Après des siècles de tsarisme et 70 ans de communisme, ce n’est déjà pas si mal. Donald : sauf que ton peuple a déjà goûté avec Boris Eltsine à un modèle proche de celui que nous connaisson­s chez nous. Vladimir : ne me parle pas de ce poivrot qui voulait diluer notre identité dans l’europe. J’ai rendu aux Russes la fierté de leurs origines.

Donald : tu pousses le bouchon un peu loin, quand même, depuis deux ans en Ukraine. Et ne me dis pas que tu as envahi le pays juste pour récupérer le Donbass. Arrête ton char ! Tes blindés filaient tout droit sur Kiev. Les gens s’inquiètent dans les pays voisins : tu ne lorgnerais pas d’autres territoire­s russophone­s ?

Vladimir : on discutera entre hommes, Donald, une fois que tu auras été élu.

Donald : on ne va pas continuer à se mettre sur la gueule, faudra trouver un accord. J’en ai marre de jeter l’argent par les fenêtres avec l’otan pour des Européens qui jouent les grandes gueules et ne sont même pas capables d’avoir une défense commune.

Vladimir : surtout, ne mêle pas Macron à tout ça. Il n’arrêtait pas de me faire des mamours par téléphone, et maintenant, il joue les va-t-en-guerre alors que son pays produit en un an autant d’obus que l’armée ukrainienn­e en consomme en trois jours.

Donald : les élections européenne­s ne sont pas complèteme­nt étrangères à tout ça. C’est toujours payant de jouer les chefs de guerre. Et c’est une occasion de tenter de déstabilis­er le Rassemblem­ent national qui lui taille des croupières. Il n’y a pas si longtemps, le RN te faisait les yeux doux au nom de la défense d’une Europe blanche et chrétienne.

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