La cellule Émile sur les
Dix-sept personnes ont été convoquées, hier, au Haut-vernet, là où a disparu le petit garçon de 2 ans et demi l’été dernier, pour une « mise en situation » ordonnée par la Justice. Récit.
Nouvelle journée difficile au Vernet, dans les Alpes-de-hauteprovence. Enveloppé d’une pluie tombant dru et de quelques flocons de neige, le village a été réveillé de la torpeur dans laquelle l’hiver l’avait plongé. Il a connu hier un transport de justice assez mouvementé. Une centaine de gendarmes, des drones pour filmer les investigations, un barrage de gendarmerie. Et la presse venue en nombre : plus d’une quarantaine de journalistes. Un séisme à l’échelle d’un village de 150 habitants.
Ce n’était pas une reconstitution
« Les journalistes sont de retour », ironise un habitant, visiblement lassé.
Ce « transport sur les lieux » n’était pas une reconstitution. Il faudrait pour cela tenir un coupable. Lui faire répéter les gestes qu’il a commis. Ici, point de coupable. Le mystère plane toujours sur la disparition du petit Émile, le 8 juillet 2023, dans le Haut-vernet. Tout le monde a en tête la bouille blonde de ce petit de deux ans et demi. C’était son premier jour de vacances d’été. La France ouvrait les volets des résidences secondaires, partait camper. Alors, forcément, l’affaire a ému, et continue à toucher la France. Bien au-delà du Vernet.
Hier matin, dès 7h15, une noria de véhicules de l’escadron de gendarmerie d’orange a investi le village. Le début de cette « mise en situation » était programmé à 9 heures.
Une à une, les dix-sept personnes convoquées par la justice se sont présentées, obligées de montrer patte blanche pour accéder au Haut-vernet. Parmi eux, les grands-parents d’émile, ses parents, mais aussi ses oncles et tantes, dont certains sont mineurs. Il en a été de même des deux juges d’instruction, des enquêteurs de la « Cellule Emile », du patron de la Section de recherches de Marseille et de leur avocate.
Selon nos informations, les opérations de mise en situation n’ont réellement débuté qu’à 10h20.
Avocats, témoins, enquêteurs : tout le monde est redescendu vers 13h30 pour une pause déjeuner d’une heure. Le travail de la justice a repris vers 14h30. L’ensemble des enquêteurs de la « Cellule Emile », cellule d’enquête nationale, était sur le terrain. Le but : tenter de déceler des contradictions ou des incohérences dans les déclarations de chacun. Selon nos informations, une juge pencherait pour la thèse de la famille, dans le cadre d’un accident domestique. L’autre serait plus sur la piste dite «agricole». Un accident avec un engin qui l’aurait renversé. Hier vers 19 heures, tout le monde est redescendu sans autre déclaration. Le mystère reste entier.