Les salariés d’auchan en grève aujourd’hui
Après une première mobilisation le 22 mars, les principales organisations syndicales d’auchan, CFTC, CFDT, CGT et FO, ont appelé les salariés à se mobiliser une nouvelle fois, aujourd’hui, pour défendre leurs rémunérations. « Ce mouvement fait suite aux échecs des NAO [négociations annuelles obligatoires] 2024 », résume la CFDT du magasin Auchan de Grasse. « Nous demandons 5 %, la direction a proposé 1,3 %, détaille Alain Virgona, délégué syndicat CFDT à Auchan Grasse (300 salariés). Nos salaires sont bas, nos conditions de travail sont de plus en plus difficiles, il y a un gros turn-over. Plus personne ne veut travailler dans les grandes surfaces ». « Nous ne bloquerons pas l’accès au magasin », rassure
Alain Virgona. Le mouvement sera suivi au magasin de La Trinité (550 salariés). « On fera du filtrage, du tractage », prévient Francis Luccioni, délégué syndical CFTC. « Tous nos acquis régressent ou disparaissent. Les augmentations proposées ne couvrent même pas l’inflation ». « C’est tendu dans la grande distribution. On se fait beaucoup de souci », ajoutet-il, en référence au rachat de Casino par l’enseigne de la galaxie Mulliez. La holding de Auchan, Elo, a publié fin février de mauvais résultats financiers en 2023, en l’occurrence une perte nette de 379 millions d’euros. L’enseigne a indiqué espérer rebondir via le rachat de 70 supermarchés, 26 hypermarchés et 2 drives à Casino, localisés dans « des régions en croissance économique et démographique », notamment le pourtour méditerranéen, dont 8 dans les Alpes-maritimes.
Elo a toutefois vu l’agence de notation S & P Global Ratings abaisser la note de sa dette, et estimé que l’entreprise faisait face à des « défis structurels sur le marché français ». L’agence a estimé que
reprise des points de vente Casino comportait « des risques importants ». « Avant que le dialogue ne soit complètement rompu et que des actions plus radicales ne soient envisagées, l’intersyndicale demande à la direction de faire d’autres propositions salariales. Nous n’avons pas à payer la note des mauvais choix stratégiques de nos dirigeants »