« J’ai l’impression d’avoir été enterrée vivante »
Depuis plusieurs mois, un immeuble en construction a poussé rue Lycklama, juste devant la fenêtre de Cécile, 59 ans. Un calvaire pour cette ancienne institutrice qui appelle à l’aide.
Trop tard pour changer les choses. Au 11 rue Lycklama, non loin de la gare de Cannes, un tout nouvel immeuble de 27 logements s’érige petit à petit depuis janvier 2023. Juste devant la fenêtre de Cécile, 59 ans.
« Avant, il y avait un terrain inoccupé, des arbres… Et même en étant exposée au Nord, j’avais le soleil, raconte cette ancienne institutrice. J’ai découvert le panneau annonçant la construction fin 2021. Je suis allée en mairie, j’ai regardé les plans. J’ai mal évalué la situation, je ne pensais pas qu’un mur serait construit pile devant ma fenêtre ! »
« C’est devenu un enfer »
À cette époque, la quinquagénaire est en arrêt maladie. «Je venais de me faire opérer, j’étais fragile, isolée. Si j’avais été en meilleure forme, je serai allé voir les gens du quartier, j’aurai lancé une pétition… »
Elle qui a acheté son appartement en 2001 n’avait jamais songé à déménager. « J’adore cet endroit. Je passe beaucoup de
temps chez moi. J’ai tout à proximité, médecin, kiné, pharmacie… Mais aujourd’hui, c’est devenu un enfer. Nerveusement, je suis à bout. J’ai l’impression d’avoir été
enterrée vivante. »
Autre problème, la propriétaire avait – à l’époque – acheté deux lots, réunis pour faire un appartement de 62 m2.
« Aujourd’hui, si je voulais revendre le studio seul, ce serait impossible, il n’y a qu’une seule fenêtre, entièrement bouchée par ce nouvel immeuble. »
La terrasse de l’autre lot, située à l’arrière de la rue Lycklama, est elle aussi impactée par la construction.
« Mon bien a perdu sa valeur »
« Il n’y a plus de soleil. Mon bien a perdu énormément de valeur. Aujourd’hui, même si je voulais le revendre, je ne pourrai pas me racheter quelque chose d’équivalent… »
Les propriétaires des appartements voisins, qui n’habitent pas sur place, ont pour la plupart décidé de louer en Airbnb. Nuisances supplémentaires pour Cécile. « Entre le bruit des travaux la journée, les tapages des voisins pendant la nuit et cette situation, ça me gâche la vie. Je ne sais pas quoi faire ni vers qui me tourner aujourd’hui. » Un appel à l’aide qui, espère-telle, sera entendu par le promoteur ou par la Ville : « Peut-être que l’un ou l’autre pourra faire quelque chose, que ce soit une compensation financière ou une aide pour me reloger. »