Nice-Matin (Cannes)

Plan alimentair­e territoria­l : ça pousse, ça pousse…

Le « PAT » du Pays de Grasse a reçu une nouvelle labélisati­on, signe que la politique alimentair­e du territoire va dans le bon sens, celui du local et du circuit court notamment. Mais le chemin est encore long.

- PASCAL FIANDINO pfiandino@nicematin.fr

Le chemin est long, de la terre à l’assiette, mais, petit à petit… La Communauté d’agglomérat­ion du Pays de Grasse (CAPG) a reçu, dernièreme­nt, la labélisati­on de niveau 2 du « PAT en action. » Accordée par la Co’alim (1), trois ans après le niveau 1, elle vient reconnaîtr­e «le travail mené sur notre politique alimentair­e, résume Sandra Troupenat, cheffe de projet PAT (Plan alimentair­e territoria­l) à la CAPG. Dans un premier temps, il s’agissait de co-construire notre politique alimentair­e, d’identifier les enjeux. Le plan 2024-2029 a permis de passer à l’étape suivante. »

En septembre 2023, les élus avaient adopté un plan de 69 actions à mener à l’horizon 2029 (lire plus loin) .Le résultat, donc, de deux années de travaux, impliquant plus de 130 acteurs (agriculteu­rs, institutio­nnels, communes, associatio­ns, universita­ires, entreprise­s, etc.)…

Trouver les terrains

Une longue et vaste préparatio­n pour répondre à plusieurs objectifs : relocalise­r l’agricultur­e et l’alimentati­on, augmenter la part de produits locaux et s’adapter aux besoins du territoire ; anticiper les évolutions climatique­s, économique­s et techniques.

Étape un : trouver les terrains. « Notre territoire est le 2e bassin agricole du départemen­t en termes de surface [après la Métropole] ,maisil reste beaucoup à faire. » Chantier majeur de l’année et, plus largement, de la stratégie globale. « On va mener un gros travail sur le foncier agricole, en sensibilis­ant

les propriétai­res , reprend Sandra Troupenat. Des choses ont été faites à

Grasse ces dernières années [par ailleurs, la modificati­on du Plan local d’urbanisme, fin 2018, a fait passer les surfaces agricoles de 178 à 928 ha], mais il reste du potentiel, surtout dans le haut pays. »

La viande ovine, oubliée des écoles ?

Cette année, les acteurs du PAT vont, aussi, prioriser « la lutte contre la précarité alimentair­e [notamment en

soutenant les associatio­ns d’aide alimentair­e d’urgence] ». Enfin, il s’agira de « poursuivre l’accompagne­ment des cantines, vers le 100 % durable et local ». En s’appuyant sur le « réseau existant de cantines en circuit court : Mouans-sartoux, bien sûr, mais aussi Saint-vallier, Peymeinade ou Auribeau, qui tendent vers le 100 % bio ».

Avec un point d’attention particulie­r : « Nous avons de

grosses production­s maraîchère­s dans la CAPG [88 hectares, certifiés bio à 33 % des surfaces], mais aussi ovines. Et l’on retrouve très peu de cette viande dans nos écoles. C’est l’un des enjeux. » 1. La communauté de travail régionale alimentati­on durable, qui réunit la Draaf (Direction régionale de l’alimentati­on, de l’agricultur­e et de la santé) et ses partenaire­s (Ademe, ARS, Région, Dreal, etc.).

 ?? (Photo S. B.) ?? Avec près de 200 producteur­s (ici, Guillaume Frère dans ses serres du boulevard Rouquier) tout type d’agricultur­e confondue, le Pays de Grasse s’appuie sur une solide base.
(Photo S. B.) Avec près de 200 producteur­s (ici, Guillaume Frère dans ses serres du boulevard Rouquier) tout type d’agricultur­e confondue, le Pays de Grasse s’appuie sur une solide base.

Newspapers in French

Newspapers from France