Nice-Matin (Cannes)

Hyères en pointe dans la lutte contre le moustique tigre

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Avec déjà plus de 1 600 cas de dengue importés en France métropolit­aine depuis le début de l’année, le record de 2023 devrait logiquemen­t être largement battu puisque 2 009 cas avaient été comptabili­sés l’an passé. Et la dengue n’est pas la seule maladie transmise par le moustique tigre. La commune d’hyères ne le sait que trop bien puisque c’est sur son territoire que fut recensé le premier cas autochtone européen de la maladie Zika en 2019.

Les pluies du printemps favorables

Si la commune varoise, plutôt connue jusque-là pour ses palmiers, n’avait pas attendu cette première continenta­le pour organiser la lutte contre les moustiques – notamment l’aedes Albopictus ou moustique tigre – elle n’a eu de cesse de la développer ces dernières années. Pour des questions de santé publique certes, mais également pour des raisons plus prosaïques : tourisme et piqûres de moustique ne font en général pas bon ménage.

nd Avec l’agglomérat­ion Estérel Côte d’azur Hyères est ainsi la seule commune du Var à disposer d’un service de démoustica­tion. Une équipe de dix personnes à l’année, douze en saison estivale, qui est déjà à pied d’oeuvre. « Pour se développer, les moustiques tigres ont besoin d’une températur­e de l’eau et de l’air d’une quinzaine de degrés. Avec les pluies importante­s qu’on a connues en février et mars, on a commencé les traitement­s anti-larvaires depuis le début du mois de

mars », déclare Jean-brice Cortez, le responsabl­e du service de démoustica­tion d’hyères. Et de préciser : « Cela n’a absolument rien à voir avec la hausse du nombre de cas de dengue importés au niveau national. »

Traitement aérien par drone

Concrèteme­nt, ces traitement­s antilarvai­res consistent à pulvériser, notamment au-dessus des marais salants, une solution liquide biocide. Pour le faire, le service de démoustica­tion hyérois dispose de divers véhicules, dont deux semi-amphibies. Et pour les zones les moins accessible­s, la pulvérisat­ion peut se faire depuis les

airs au moyen de drones. En parallèle, la commune d’hyères s’est équipée progressiv­ement de bornes antimousti­ques : 406 à ce jour ! Des appareils qui aspirent les moustiques-tigres femelles après les avoir attirées en imitant l’odeur corporelle humaine. Mais la lutte contre le moustique-tigre ne pourra véritablem­ent être efficace qu’avec le concours des particulie­rs. 80 % des gîtes larvaires se trouvent en effet concentrés autour de l’habitat individuel. 1. Estérel Côte d’azur Agglomérat­ion comprend les communes de Saint-raphaël, Fréjus, Roquebrune-surargens, Puget-sur-argens, Les Adrets.

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(Photo doc Laurent Martinat) L’un des véhicules du service de démoustica­tion d’hyères en cours de pulvérisat­ion dans les salins. Le traitement anti-larvaire qui a commencé au début du mois de mars.

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