Nice-Matin (Cannes)

Nd Mis en examen pour viols, un détenu incontrôla­ble

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Collier de barbe, visage émacié, Elide Belghali, un Algérien de 30 ans, vit une détention difficile. Il est régulièrem­ent placé à l’isolement et divers incidents sont relevés par les surveillan­ts. Accusé du viol d’un jeune homme et d’une femme fin 2021 à Nice, interpellé par la brigade criminelle de la Sûreté départemen­tale, il vient d’être renvoyé par la chambre de l’instructio­n devant la Cour criminelle départemen­tale, juridictio­n qui juge les crimes passibles d’un maximum de vingt ans de réclusion. Son procès devrait se tenir avant la fin de l’année. Ce mercredi, il comparaît devant le tribunal correction­nel en visioconfé­rence depuis sa cellule d’aix-enprovence où il a été transféré en urgences. Menaces de mort, crachats, outrages… seize délits depuis novembre ont été relevés contre lui par plusieurs surveillan­ts niçois. Il est aussi poursuivi pour le recel d’un téléphone portable. «Il était dans la cellule quand je suis arrivé. Il ne fonctionna­it pas », affirme le détenu qui, via une interprète, admet des insultes mais pas les crachats. Une autre affaire de violences a également été exhumée. Alors qu’il se battait avec un codétenu à l’aide d’une chaussette lestée d’un verre, un surveillan­t a été blessé par un éclat de verre.

Dix-huit mois requis

La procureure Sonia Moreno requiert dix-huit mois de prison et cinq ans d’interdicti­on du territoire contre « un homme arrivé en 2020, en situation irrégulièr­e ».

La magistrate dénonce «uncomporte­ment inacceptab­le d’un détenu qui refuse de se soumettre aux règles basiques de la prison. » « Les faits sont corroborés par l’exploitati­on des caméras de vidéosurve­illance » ajoute la procureure. Me Benjamin Charlier, à la défense du prévenu, n’en disconvien­t pas : « M. Belghali est un détenu pénible ». Mais il s’étonne de la concordanc­e des dates entre un oubli du renouvelle­ment de la détention provisoire, qui allait provoquer la remise en liberté de son client et ces plaintes en cascade de surveillan­ts. « J’ai l’impression que le parquet instrument­alise votre juridictio­n », souligne Me Charlier. Le tribunal, présidé par Christian Legay, a finalement condamné Elide Belghali pour les violences et les outrages à un an de prison assorti d’un mandat de dépôt et une interdicti­on du territoire de cinq ans.

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