Ils aident les étudiants à
Après la pandémie, l’inflation. Les jeunes éprouvent toujours plus de difficultés à vivre leurs études. Du Secours populaire à la Face 06, la solidarité ne faiblit pas pour les aider à faire face.
Trois mille euros. La barre symbolique a été franchie. Lors de la rentrée 2023/2024, un étudiant français a dû débourser en moyenne 3 024 euros, selon un rapport de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). La facture a grimpé de 8,88 %. « Un constat plus qu’inquiétant », « une évolution historique » attribuée « à l’impact de la crise sociale et géopolitique qui se traduit par une inflation record ». Huit mois plus tard, le constat n’est guère plus réjouissant. Notamment sur une Côte d’azur où étudient 40 000 jeunes. « Il y a un phénomène de pression importante en termes de demande des étudiants ,observe Jean Stellitano, le secrétaire général du Secours populaire français 06. Depuis la Covid, il y a une fracture. »
Épiceries solidaires, repas à 1 euro...
Les confinements semblent loin. Mais payer son loyer et remplir son frigo restent une équation insoluble pour nombre d’étudiants, déplore Jean Stellitano. « Quand le paquet de pâtes augmente de 25 %, sachant que c’est leur aliment de base, ça ne peut avoir que des répercussions négatives sur leur vie... »
Face à cette précarité croissante, le Secours pop’ accueille des étudiants dans son épicerie dédiée, ouverte en 2018 près du campus Carlone. Fin 2022, la Face 06 (fédération rattachée à la Fage) a inauguré sa seconde épicerie solidaire à Nice, dix ans après la première Agoraé - un modèle qui a fait des émules en France. Depuis 2021, elle propose aussi des repas gratuits dans un restaurant solidaire à Nice.
De son côté, le Crous Nice-toulon a vu la fréquentation de ses restos U bondir : +36 % entre début 2023 et 2024. «Des repas à 1 euro sont accessibles aux étudiants boursiers et à ceux qui sont en situation de précarité », rappelle la directrice générale du Crous. Mireille Barral voit la file d’attente s’allonger. «Il y a bien sûr un effet de la conjoncture. »
Beaucoup ont été « sauvés de la rue »
Jean Stellitano salue dans le Crous « un partenaire très engagé. Nous avons ainsi pu sauver de la rue bon nombre d’étudiants. Nous avons détecté des situations extrêmes de harcèlement, de dépression, de grande précarité. Et beaucoup d’étudiants ne consacrent plus assez de temps à leurs études pour travailler. » D’où l’intérêt de « les soulager sur l’aide alimentaire ».
Le Secours pop’ collabore aussi avec l’université Côte d’azur pour identifier les étudiants en manque d’aide.
Trous dans la raquette
« Tous les dispositifs existent. Encore faut-il que les étudiants s’en emparent, souligne Mireille Barral. Le Crous verse beaucoup d’aides financières. Il a versé l’an dernier 474 000 euros d’aides ponctuelles à 1 200 étudiants. Nous mettons à disposition des échanges téléphoniques 24 h/24, 7 j/7. Une psychologue est rattachée au Crous. Le service santé de l’université est accessible à tous les étudiants via Doctolib. L’état ne les laisse pas à l’abandon ! » Jean Stellitano l’admet : «Les pouvoirs publics ont conscience du problème. Il y a eu des financements fléchés sur la précarité étudiante. » Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas. Trop de trous dans la raquette, dénonce la Fage. D’où son appel « à des mesures structurelles fortes ».
nd
Les aides disponibles : https://www.nice.fr/fr/jeuneset-etudiants/aides-alimentaires https://www.crous-nice.fr/socialet-accompagnement/aides-alimentairespour-les-etudiants/