Nice-Matin (Cannes)

Ils aident les étudiants à

Après la pandémie, l’inflation. Les jeunes éprouvent toujours plus de difficulté­s à vivre leurs études. Du Secours populaire à la Face 06, la solidarité ne faiblit pas pour les aider à faire face.

- Dossier : Christophe Cirone ccirone@nicematin.fr

Trois mille euros. La barre symbolique a été franchie. Lors de la rentrée 2023/2024, un étudiant français a dû débourser en moyenne 3 024 euros, selon un rapport de la Fédération des associatio­ns générales étudiantes (Fage). La facture a grimpé de 8,88 %. « Un constat plus qu’inquiétant », « une évolution historique » attribuée « à l’impact de la crise sociale et géopolitiq­ue qui se traduit par une inflation record ». Huit mois plus tard, le constat n’est guère plus réjouissan­t. Notamment sur une Côte d’azur où étudient 40 000 jeunes. « Il y a un phénomène de pression importante en termes de demande des étudiants ,observe Jean Stellitano, le secrétaire général du Secours populaire français 06. Depuis la Covid, il y a une fracture. »

Épiceries solidaires, repas à 1 euro...

Les confinemen­ts semblent loin. Mais payer son loyer et remplir son frigo restent une équation insoluble pour nombre d’étudiants, déplore Jean Stellitano. « Quand le paquet de pâtes augmente de 25 %, sachant que c’est leur aliment de base, ça ne peut avoir que des répercussi­ons négatives sur leur vie... »

Face à cette précarité croissante, le Secours pop’ accueille des étudiants dans son épicerie dédiée, ouverte en 2018 près du campus Carlone. Fin 2022, la Face 06 (fédération rattachée à la Fage) a inauguré sa seconde épicerie solidaire à Nice, dix ans après la première Agoraé - un modèle qui a fait des émules en France. Depuis 2021, elle propose aussi des repas gratuits dans un restaurant solidaire à Nice.

De son côté, le Crous Nice-toulon a vu la fréquentat­ion de ses restos U bondir : +36 % entre début 2023 et 2024. «Des repas à 1 euro sont accessible­s aux étudiants boursiers et à ceux qui sont en situation de précarité », rappelle la directrice générale du Crous. Mireille Barral voit la file d’attente s’allonger. «Il y a bien sûr un effet de la conjonctur­e. »

Beaucoup ont été « sauvés de la rue »

Jean Stellitano salue dans le Crous « un partenaire très engagé. Nous avons ainsi pu sauver de la rue bon nombre d’étudiants. Nous avons détecté des situations extrêmes de harcèlemen­t, de dépression, de grande précarité. Et beaucoup d’étudiants ne consacrent plus assez de temps à leurs études pour travailler. » D’où l’intérêt de « les soulager sur l’aide alimentair­e ».

Le Secours pop’ collabore aussi avec l’université Côte d’azur pour identifier les étudiants en manque d’aide.

Trous dans la raquette

« Tous les dispositif­s existent. Encore faut-il que les étudiants s’en emparent, souligne Mireille Barral. Le Crous verse beaucoup d’aides financière­s. Il a versé l’an dernier 474 000 euros d’aides ponctuelle­s à 1 200 étudiants. Nous mettons à dispositio­n des échanges téléphoniq­ues 24 h/24, 7 j/7. Une psychologu­e est rattachée au Crous. Le service santé de l’université est accessible à tous les étudiants via Doctolib. L’état ne les laisse pas à l’abandon ! » Jean Stellitano l’admet : «Les pouvoirs publics ont conscience du problème. Il y a eu des financemen­ts fléchés sur la précarité étudiante. » Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas. Trop de trous dans la raquette, dénonce la Fage. D’où son appel « à des mesures structurel­les fortes ».

nd

Les aides disponible­s : https://www.nice.fr/fr/jeuneset-etudiants/aides-alimentair­es https://www.crous-nice.fr/socialet-accompagne­ment/aides-alimentair­espour-les-etudiants/

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