Ici, ce sont les pros qui donnent leurs profils
C’est une démarche un peu différente : partir des besoins des hôteliers et des restaurateurs afin de former les élèves (en internat et intensif !) en connaissance de cause. On détaille la démarche du GEIQ.
C’est une autre démarche. Qui part de la demande pour construire l’offre. Tel établissement a besoin d’un employé multicarte, capable de répondre à plusieurs problématiques en même temps. Tel autre de quelqu’un de très calme et élégant, parlant Espagnol. Celui-là encore, a besoin d’un endurant, heureux de courir partout. «Jerelève ces demandes et j’y réponds, tout simplement », explique Nathalie Lafitte, directrice du GEIQ Avenir CHR (1). « J’y réponds en repérant les aptitudes des personnes qui entrent en formation et en les préparant plus finement. Si tel restaurant ne propose jamais d’épaule d’agneau, on passera sur l’épaule d’agneau pour se concentrer sur la découpe du poisson par exemple… Et puis, on travaille uniquement sur ce qui se fait en ce moment. »
Ce jour-là, à l’hôtel-résidence Zénitude de Mandelieu-la Napoule, tous les plateaux techniques sont occupés. Le groupe bar travaille son flair et en cuisine on ajuste sur un sauté de veau. Au service on avance aussi. Ça va faire deux mois que le groupe (30 personnes) se lève, travaille et vit ensemble. « C’est du concentré de formation », résume Nathalie Lafitte.
Des super formateurs
Les formateurs viennent du centre TKL Forma situé à la Croix Valmer. « Ils sont tous de très grande qualité. Nous avons d’ailleurs des champions. Et ont gardé un contact fort avec la profession en devenant formateur », explique Tony Leguem, son directeur.
Les élèves s’absentent les uns après les autres pour passer dans le bureau de l’infirmière. « C’est la visite avant de commencer dans l’entreprise… » Et c’est aussi la carte du GEIQ : « On s’occupe de tout : visite médicale, papier, contrats, etc. Et on paie les congés payés aux élèves. L’entreprise n’a
qu’à gérer le temps passé chez elle. »
Du tout bénef donc et pour les élèves aussi : « Ils sont formés en deux mois en intensif et, là, on ne leur demande qu’une participation de 10 % sur le logement. Puis ils signent un CDD de 7 mois en entreprise, payés au SMIC hôtelier (11,72 de l’heure). Ils repartent avec un diplôme. Ensuite ils décident de leur avenir. »
Côté entreprises, Nathalie Lafitte cite pour celles du secteur les châteaux d’agecroft et de Théoule, le Harry’s bar, le port la Galère, La Tonnelle, les établissements du groupe Accor, etc. Une vraie aubaine pour les 80-90 employés que le GEIQ forme chaque année pour la région Sud-paca. « C’est pour cela qu’il y a une vraie sélection au moment de les recruter
: des visios et des entretiens. Ce qui compte pour nous c’est le savoir-être : la tenue, le langage. » Et, bien sûr, la motivation. Kimberley et Artiom au bar sont à fond : « On avait une petite expérience de bar mais là, on apprend tout ! Les ingrédients, l’histoire, c’est vraiment un métier passion qu’on découvre là… »
Kevin en cuisine tout aussi enthousiaste : « J’ai été plombier et j’ai eu une petite entreprise, mais là, c’est clair que j’ai trouvé ma voie… » 1. Le GEIQ Avenir CHR est un groupement d’employeurs (une association) qui est piloté et géré par ses entreprises adhérentes. Pour recevoir les employés il faut donc adhérer. L’appellation GEIQ est certifiée et reconnue par le ministre du Travail.