« Des taux proches de 1 % ne sont pas souhaitables car ils traduisent une mauvaise santé économique »
Que retenez-vous de cette année 2023 ?
L’an dernier, les taux ont augmenté de façon si fulgurante que les futurs acquéreurs ont vu leur capacité d’emprunt s’amoindrir. Cette augmentation a été un gros coup de frein qui les a empêché d’acquérir le bien qu’ils pouvaient espérer six mois plus tôt. À cela s’est ajoutée une mise en retrait des banques, qui pour beaucoup ont arrêté de prêter, les prêts devenant pour elles des pertes financières. Au lieu d’une quinzaine d’ordinaire, nous avons donc travaillé avec quatre établissements bancaires, mais pour autant nous n’avons pas eu de « casse ». Autrement dit, tous les dossiers que nous suivions depuis plusieurs mois ont abouti, certes avec de moins bons taux, mais ils ont été traités. La réalité ne collait pas au message que véhiculaient les médias, où l’on entendait souvent « c’est la catastrophe, il ne faut pas acheter, etc. ».
Le constat est donc à relativiser ?
De 2019 à 2022, les taux d’emprunt ont été exceptionnellement bas, jusqu’à 1,50 % et nous sommes même descendus à 0,80 % sur 25 ans. Début
2023, ils sont passés à 3 % en moyenne, 3,40 % au cours de l’été puis nous sommes montés entre 4 et
4,50 % à Noël. Alors oui, encore une fois cette hausse a été forte et rapide, mais ce n’est pas du tout une mauvaise moyenne. Car il faut garder à l’esprit que, sur les 15-20 dernières années, les taux se situaient plutôt autour de 8-12 %. Sans compter que des taux proches de 1 % ne sont pas souhaitables car ils traduisent une mauvaise santé économique sur le plan national.
Une nouvelle baisse des taux est-elle tout de même envisageable ?
Selon les prévisions qui nous ont été annoncées, nous devrions atteindre les 3 % en fin d’année.
En attendant, en mai 2024, sur un profil classique, nous pouvons avoir du 3,80 % et entre 3,60 et 3,65 % sur un profil présentant des revenus plus importants. Cela peut paraître injuste, mais la banque n’a qu’un seul regard : le risque. Une personne qui gagne mieux sa vie attire davantage les banques et, donc, se voit proposer un meilleur taux.
Peut-on aujourd’hui véritablement parler de « reprise » ?
Nous le pouvons, nous sommes dans un élan positif. Depuis le début de l’année il y a un regain de l’activité immobilière et les banques, plus sereines et davantage dans un esprit de conquête, sont à nouveau de la partie.
Pour ce qui est de l’activité de courtage, en tout cas en ce qui nous concerne, nous avons à nouveau un catalogue étoffé et des marges de négociation. Nous savons que la reprise ne va pas être fulgurante, mais ça reprend doucement mais sûrement.