Nice-Matin (Cannes)

Jérémy Frérot « J’AI COMMENCÉ À REVENIR À LA MUSIQUE QUE JE FAISAIS AVANT »

De passage à Nice à l’occasion d’un showcase au nd Château de Crémat, le chanteur a évoqué son single, son troisième opus, et sa nouvelle vie en solo.

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

On se souvient encore de sa venue ici, à Saint-laurent-du-var, où il avait chanté au profit des sinistrés de la tempête Alex. C’était en juillet 2022. Au Château de Crémat, où nous l’avons retrouvé avant son showcase organisé avec Kiss FM, Jérémy Frérot commente sobrement ce souvenir: « On m’a proposé de faire ce concert-là, j’ai voulu l’honorer. Quand la musique peut rassembler, ça me plaît aussi. » Pas du genre à se faire mousser, ce garçon né il y a 34 ans en Gironde et qui a vécu quatre ans à Marseille. Après le succès de ses deux opus solo, « Matriochka » en 2018 et « Meilleure vie » en 2021 (tous deux certifiés disques d’or), il a ressenti le besoin de s’accorder une pause.

« J’avais besoin de me remplir d’idées »

« Pour digérer ce que j’avais fait et savoir dans quel sens j’allais aller sur le prochain album, développe-t-il. J’étais assez fatigué. J’avais besoin de me remplir d’idées, de choses, de gens, d’endroits aussi. Comme celui où je vis, sur le bassin d’arcachon, un lieu plein d’effervesce­nce où je peux me ressourcer avec ma famille, mes amis, tous les gens avec qui j’ai besoin d’être pour sentir que ma vie avance. Etre à nouveau à même d’écrire des chansons. Et c’est ce qui s’est passé. »

C’est ainsi qu’il a composé ce troisième opus, à la fois résolument différent des deux précédents tout en étant marqué par un certain retour aux sources : « J’ai voulu reprendre ma guitare folk, cet instrument avec lequel j’aime chanter. Après m’en être volontaire­ment éloigné plusieurs années, j’ai commencé à revenir à la musique que je faisais avant, avec les Fréro. »

En attendant de découvrir l’intégralit­é de cet album en septembre, l’artiste dévoile un single au titre évocateur : « Adieu ».

Un « Adieu » en résonance bien sûr avec sa vie personnell­e, puisque sa rupture avec Laure Manaudou est désormais consommée, comme il l’a annoncé le 21 avril dernier au « Parisien ».

Mais loin de lui l’idée de régler ses comptes ou de se complaire dans une certaine souffrance : « Adieu, c’est un mot qui amène aussi à une renaissanc­e. En laissant des choses derrière soi, en avançant et en se recentrant sur ce qui est important. Nos deux enfants de sept et trois ans. Et sur la volonté de rester une équipe malgré les changement­s. Ce n’est pas parce que les gens se séparent que la parentalit­é s’évapore. Ces petits, ce sont des bouts de nous, il faut les faire grandir. Je ne suis pas sûr qu’il y ait une formule pour éduquer des enfants, mais les aimer, c’est ce qu’il y a de plus important à faire. Voilà, c’est ce que j’ai envie de dire dans cette chanson. »

Pour donner vie à ce single, l’interprète de « Un homme », certifié single de platine, s’est entouré de la même équipe, Laurent Lamarca à la co-compositio­n, EOS à la production.

« Ce n’est pas parce que les gens se séparent que la parentalit­é s’évapore »

Sensibilit­é assumée

Une équipe étoffée d’un nouveau mixeur en la personne de Marlon B. (Juliette Armanet, M, Louane). En pleine résilience désormais, Jérémy Frérot se réjouit que son « Adieu » ait des répercussi­ons positives pour certains de ses fans : « Depuis que la chanson est sortie, je reçois beaucoup de témoignage­s de gens qui m’expliquent en quoi elle les a aidés. »

Un « Adieu » qui reflète aussi la sensibilit­é assumée de l’artiste. À l’instar selon lui de nombre d’hommes autour de lui : « Beaucoup s’autorisent à être plus doux, à exprimer davantage d’émotions, de sentiments. Je crois qu’un rapprochem­ent est en train de s’opérer de ce point de vue là entre les deux sexes. »

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(Photo Cyril Dodergny) Jérémy Frérot juste avant son concert à Nice avec Kiss FM.

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