Julianne Moore LE DISCOURS D’UNE REINE
Pendant toute la durée du festival, le groupe Kering invite des artistes féminines à partager leur expérience et leurs ambitions dans le cadre de Women in Motion. Ce dimanche, c’est l’actrice et productrice oscarisée qui était à l’honneur.
Le groupe dirigé par François-henri Pinault, qui évolue de plus en plus dans le champ du cinéma, en coproduisant trois longs-métrages en compétition à Cannes (« Emilia Perez », « Les Linceuls » et « Parthenope »), investit également le domaine de la réflexion sociétale avec Women In Motion, un rendez-vous décrit comme « une tribune pour les femmes », de manière à oeuvrer pour l’égalité femmes-hommes. Ce dimanche à l’hôtel Majestic, dans une suite du septième étage avec une vue incroyable sur le Palais et la Méditerranée, on avait rendez-vous (avec une bonne cinquantaine de médias, ne nous emballons pas) avec Julianne Moore. Lauréate d’un prix d’interprétation dans chacun des trois sommets du cinéma mondial, soit Cannes, Berlin et Venise, récompensée par un Oscar pour sa prestation dans « Still Alice » en 2015, la comédienne âgée de 63 ans, lumineuse et enthousiaste, était un « grand témoin » tout indiqué. Morceaux choisis.
De nouvelles opportunités pour les jeunes actrices
« Je pense que les attentes ont changé. Les jeunes femmes savent saisir les opportunités. Elles ont un autre regard sur ce qu’elles pensent être autorisées à faire. Quand j’avais l’âge de Sydney Sweeney (l’actrice de 26 ans dont elle joue la mère dans le film « Echo Valley », bientôt sur Apple TV +) ,ilyades choses que je n’aurais certainement pas considérées. C’est merveilleux de voir de grands talents émerger tôt et raconter leurs propres histoires. »
La liste de ses envies
« Nous voyons des femmes représentées à toutes les étapes de leur vie, c’est très excitant »
Invitée à répondre à des questions proposées sur les réseaux sociaux, Julianne Moore a fait le tour des cinéastes féminines lui donnant envie de lancer des nouveaux projets, ou bien d’opérer de belles retrouvailles. «Je suis en train de travailler avec Rebecca Miller (elle avait joué dans ‘‘Les Vies privées de Pippa Lee’’ et ‘‘Maggie a un plan’’). J’admire aussi ce que propose Mia Hansen Løve, je trouve ses films merveilleux. Je pourrais également citer Jane Campion et Lynne Ramsay, avec qui nous avons quelque chose de prévu. Mais aussi Channing Godfrey Peoples. J’avais adoré ‘‘Miss Juneteenth’’ (2020).»
Durer à Hollywood en tant que femme, plus si utopique
« Pendant la cérémonie d’ouverture, Meryl (Streep) a dit qu’elle pensait qu’après 40 ans, tout serait fini pour elle. Concernant la longévité pour les actrices, les choses ont drastiquement changé depuis mes débuts. Nous voyons des femmes représentées à toutes les étapes de leur vie, c’est très excitant. Et il y a aussi de plus en plus de femmes dans les équipes techniques. Mais dans ces domaines, on est encore très loin de la parité. Pourquoi sommes-nous traitées comme un groupe d’intérêt spécial, alors que nous représentons 51-52 % de la population ? »