Nice-Matin (Menton)

Médecins et soignants, leurs anges gardiens

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L’équipe mobile de gérontolog­ie du CHU de Nice, dirigée avec bienveilla­nce par le docteur Pierre-Marie Tardieux, est en alerte maximale. Ils sont les anges gardiens de nos anciens. Et eux savent à quel point l’épidémie qui s’annonce, dès la semaine prochaine, est à risques pour cette population. « Nous sommes actuelleme­nt dans la montée du pic », commente le docteur Tardieux. « Le virus semble moins virulent cette année. Mais nous venons de connaître une augmentati­on des admissions de 5 % à 10 % de personnes âgées de plus de 75 ans. Elles sont hospitalis­ées pour des syndromes viraux, gastroenté­rite, pneumopath­ie ou grippe. » Fait étonnant, ou pas, quinze patients de plus de 100 ans viennent d’être admis. « La population des 90- 105 ans a augmenté de 10 à 15 % par rapport à l’an dernier. L’évolution de l’espérance de vie impacte forcément l’âge d’admission. »

Une cruelle épidémie en 

L’équipe du professeur Tardieux est installée dès les urgences de Pasteur 2, dans une antenne avancée. Chaque septuagéna­ire, octogénair­e, nonagénair­e ou centenaire en difficulté sociale y est ainsi mieux repéré. «Nous sommes trois médecins et deux assistante­s sociales. Chaque jour, un gériatre et une assistante sociale sont aux urgences. Ils aident les urgentiste­s, ce qui permet d’offrir une prise en charge médico sociale complète pour tous ces sujets âgés. Depuis 2003 et la création de cette unité, il y a une vraie dynamique qui s’appuie sur le pôle de gérontolog­ie du professeur Guérin. » L’épidémie de 2015 est venue, hélas, rappeler cruellemen­t que les personnes âgées sont les plus directemen­t concernées par la grippe. L’équipe mobile sillonne donc sans relâche, et dès maintenant, les couloirs neufs et aérés de l’hôpital Pasteur, pour les aider.

Des conseils pour les personnes âgées

Hier matin, les couloirs des urgences de Pasteur 2 étaient peu encombrés par des cas de grippe. « Mais cela ne fait que débuter. Malgré tout, je me suis battu pour convaincre nos collègues de chaque service de garder des lits pour la grippe en cas d’hospitalis­ation dans la nuit » , commente le docteur Tardieux. Cette année, grâce à une relative douceur, l’épidémie a été retardée. « Le pic aura lieu pendant les vacances de février alors qu’en général il se tenait après Noël. » Quels signes doit- on guetter chez les personnes âgées, en cas de grippe ? « Chez celles de plus de 75 ans notamment, il faut veiller à une attention qui diminue, à des épisodes de diarrhée, de troubles digestifs. Et guetter évidemment les symptômes grippaux habituels, comme la fièvre ou les douleurs aux grosses articulati­ons. Il faut alerter le médecin traitant car cela peut s’aggraver dans les deux ou trois jours. Dans une population comme celle- ci, fragilisée, tous les petits accidents peuvent devenir quelque chose de dramatique. » Le docteur Tardieux conseille de prendre le maximum de précaution­s avec nos plus an- ciens. Notamment en ce moment, lorsque la douceur d’un après- midi ensoleillé laisse la place au froid ou à des journées pluvieuses. « Aérer c’est bien, mais il faut absolument quelqu’un pour remonter le niveau d’un chauffage qui aurait été baissé. » Des conseils indispensa­bles, alors que l’épidémie n’est plus qu’une question de jours.

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Hier matin, dans le service des urgences de l’hôpital Pasteur  au CHU de Nice, l’équipe mobile de gérontolog­ie du professeur Tardieux au chevet d’une personne âgée. (Photo Franz Chavaroche)

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