Sur la bonne trajectoire
Totalement rangé des bêtises à Toulon, James O’Connor est désormais épanoui et heureux. L’Australien a mûri et semble parti pour rebondir très haut
Àson arrivée à Toulon voilà deux ans, on le présentait comme un jeune chien fou, pétri de talent mais totalement immature et même ingérable pour les Anglo-saxons. Les premières impressions avaient alors déjà démenti cette réputation. En quelques semaines James O’Connor, exemplaire, avait offert le meilleur de lui-même, sur et en dehors du terrain, avant de repartir chez lui, aux Queensland reds. Forcément, on était un peu resté sur notre faim. Mais comme il l’avait promis en partant, en s’engageant pour deux nouvelles saisons à Toulon, le jeune arrière polyvalent (25 ans) est bien revenu cet automne à Toulon. Le RCT n’a qu’à s’en féliciter…
Traqué par les journalistes
Finalement laissé en rade par le staff australien et privé de Coupe du monde, James (44 sélections) a raté sa saison. Il aurait pu accuser sévèrement le coup. Mais plutôt que de réagir en enfant gâté, et de taper des pieds, le « golden boy » a tiré les bonnes conclusions de ce premier coup d’arrêt dans sa carrière. « À défaut de m’épanouir au rugby, j’ai grandi » nous expliquait-il récemment. Son credo ? « Être tout simplement un meilleur homme et un meilleur joueur de rugby ! » Finis les soirées alcoolisées ou les dérapages sur les « dance-floor ». James, qui était traqué par des hordes de journalistes en Australie, vit aujourd’hui peinard, avec sa copine, dans le Var. « Ici je peux être moi-même. Je n’ai pas à me cacher derrière des portes. J’en avais marre de ça en Australie. J’avais toujours l’impression que je faisais quelque chose de mal. En fait, je veux juste être moimême, et ici je peux l’être… » L’arrière polyvalent a également compris qu’il ne pouvait plus seulement se repo-
ser sur son talent. Il travaille donc comme jamais à Toulon : « Pour aller au bout de mon potentiel, précise-t-il, sûr de forces et de ses qualités. En France, si tu donnes du temps aux autres, on te le rend. En Australie, c’est parfois différent… » Et ça marche, si l’on en juge par son bon début de saison. Après quelques prestations encourageantes, O’Connor a sans doute livré son meilleur match samedi dernier à Bath et joué un rôle essentiel dans la qualification en inscrivant une pénalité décisive à la 77e mi-
nute : « Je m’entraîne très dur pour ces moments-là, justement. Je travaille pour ça. J’étais buteur pour ce match et je voulais finir en tant que buteur. J’ai pris mes responsabilités. La pénalité était compliquée. Le vent tournait. En face, Ford a eu le même problème. Mais mon coup de pied est passé… » Cette réussite n’est pas franchement due au hasard. Celui qui n’avait jamais vraiment buté avant, commence simplement à récolter les fruits de son investissement : « Je travaille avec Diego Dominguez tous les jours. Maintenant, je vais travailler avec Jonny aussi. C’est ce temps passé avec eux qui doit me permettre de m’améliorer. »
« C’est le travail qui fait la différence »
Pour l’heure, le jeune homme est satisfait de son rendement : « Je suis plutôt content de mon début saison. Je construis. J’avance. Je pense avoir fait mon meilleur match à Bath pour l’instant… Je n’ai pas marqué mais j’ai fait les bons choix. » Mais l’ange blond ne va pas se reposer sur ces lauriers. Il est juste de retour sur une bonne trajectoire. Non seulement, James n’a pas planifié son retour en Australie, mais, aujourd’hui, il ne se voit pas jouer ailleurs qu’à Toulon : « Je suis vraiment très heureux ici et investis à 100 %. Je sens que j’ai plein d’énergie. Je peux me détendre en dehors des entraînements, aller manger quelque part, visiter un vignoble. Ce n’est pas que rugby, rugby... Et Je voudrais bien sûr aider le club à gagner de nouveaux trophées. Je ne vois pas pourquoi j’aurais envie de partir... » Sa copine, peut-être ? Même pas ! Preuve qu’il a vraiment grandi, James lâche dans un grand sourire : « Happy wife, happy life ! » On vous laisse le soin de traduire...