Nice-Matin (Menton)

Nice en mode USA

Courtney Hurt et Ambrosia Anderson sont les deux américaine­s de l’équipe des Niss’Angels. Ensemble, elles racontent le basket joué et vécu aux Etats-Unis

- PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE JEANROY

Ambrosia Anderson (31 ans), née à Hawaii, commence le basket à 8 ans, à Portland (côte ouest). A l’autre extrémité, sur la côte est, Courtney Hurt (25 ans), née en Géorgie, débute à 11 ans, en Virginie. Anderson est passée par 4 clubs de WNBA (championna­t élite féminin américain) dont San Antonio, club de Tony Parker. Hurt, a rejoint le sol européen juste après ses années universita­ires. Elles arrivent toutes deux en France en 2013. Ensemble, elles forment un duo offensif précieux pour le Cavigal Nice cette saison. Hurt est actuelleme­nt la meilleure marqueuse de son équipe (13,9pts par match en moyenne) suivie de près par sa consoeur (10,4pts). Ces profession­nelles de la balle orange nous font partager leur expérience d’un des sports les plus populaire, de l’autre côté de l’Atlantique.

Le basket féminin est-il aussi populaire que le basket masculin aux Etats-Unis ? AAmmbbrroo­ssiiaa AAnnddeerr­ssoonn :: Dans toutes les université­s il y a une équipe féminine et une masculine. Mais les budgets vont plus vers les hommes. CCoouurrtt­nneeyy HHuurrtt :: En WNBA il y a  équipes composées chacune de  joueuses. En NBA il y a les Conférence­s Est et Ouest avec  clubs !

Quelles sont les différence­s entre le basket en France et aux Etats-Unis ? AA.. AA.. : C’est plus costaud et ça va plus vite. Il y a plus de “freestyle”, ça joue beaucoup sur le “un contre un” et le côté spectacula­ire.

Et niveau ambiance ? AA.. AA.. : Le lien avec le public est plus personnel. En France, tu peux jouer pour un supporter car tu le connais. Aux Etats-Unis, le public est un seul et même bloc. CC.. HH.. : Moi, c’est un cas particulie­r car je viens d’une petite université (Virginia Commonweal­th, ndlr). Quand je suis arrivée à Mondeville (, ndlr), j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de monde (rires).

Pourquoi êtes-vous venues jouer en Europe ? AA.. AA. : C’est difficile d’avoir sa place en WNBA car il y a peu d’équipes et beaucoup de demandes. La saison ne dure que  mois (de mai à août, ndlr). C’est donc plus intéressan­t de faire une saison en Europe et tu y es mieux payé. Aux USA, les taxes sont nombreuses. CC.. HH.. : Je n’ai pas réussi à intégrer l’équipe d’Indiana après l’université. Mon agent a pensé que l’Europe était la bonne solution.

Comment se passe votre intégratio­n ? AA.. AA.. : Aux USA, notre quotidien est super confortabl­e. Tout a une autre dimension dans notre prise en charge sportive. Il n’y a pas la barrière de la langue. On a notre famille, nos amis. Mais ici tu t’habitues, tu travailles pour quelques mois et tu rentres. CC.. HH.. : Partir à l’étranger c’est une expérience. On découvre de nouvelles cultures. Petite anecdote, quand je suis arrivée en France, on m’a servi des carottes et du foie gras. Je me suis dit : « c’est ça le dîner ? » (rires). Ça dépend dans quel état d’esprit tu es mais si tu es ouvert, tu t’adaptes !

A Nice, vous êtes des piliers offensifs. Comment gérez-vous ce rôle ? AA.. AA.. : Pour moi c’est important de faire ce que l’on me demande et d’être constante sur la saison. Je reste positive et j’essaie de transmettr­e aux jeunes. CC.. HH.. : J’essaie de ne pas baisser d’intensité, d’être toujours agressive en attaque et au rebond. J’aide l’équipe à progresser.

Votre pays a remporté la médaille d’or aux  dernières éditions des JO. Quelle est votre force ? AA.. AA.. : Il y a un grand bassin de recrutemen­t ! On commence l’entraîneme­nt très tôt. Les joueuses ont très vite accès à des équipement­s et un suivi sur la nutrition. CC.. HH.. : Quand on rentre au collège, il y a déjà des entraîneur­s spécifique­s sur chaque poste, de la musculatio­n et un préparateu­r mental.

C’est aussi un sport très populaire. AA.. AA.. : Pour les joueuses à partir de  ans, il y a déjà un classement individuel diffusé sur ESPN (chaîne de télévision américaine). CC.. HH.. : Oui, c’est une question de culture, il y a des terrains et des gymnases partout. Tout est à ta dispositio­n pour t’entraîner.

Votre mode de vie en dehors du basket a-t-il changé depuis que vous êtes en Europe ? AA.. AA.. : Oui ! Aux Etats-Unis j’ai ma famille, mes amis, je ne suis jamais chez moi. J’entraînais une équipe de jeunes. Ici, je m’entraîne, je fais mes courses et je dors (rires). CC.. HH.. : Je passais beaucoup de temps avec ma famille, on partait en balade. Alors ici, je suis toujours sur “FaceTime” pour communique­r avec eux. Je suis intéressée par la finance et je regarde souvent la bourse où j’investis parfois sur des actions.

A quel classement vous voyezvous finir cette saison ? AA.. AA.. -- CC.. HH.. : Top  !

 ?? (Photo S. J.) ?? Ambrosia Anderson (à g.) et Courtney Hurt (à d.) amènent le sourire au Cavigal.
(Photo S. J.) Ambrosia Anderson (à g.) et Courtney Hurt (à d.) amènent le sourire au Cavigal.

Newspapers in French

Newspapers from France