Train de mesures
Le protocole entre la SNCF et la Région a été signé hier. Un premier pas vers de meilleurs TER... mais aux yeux des usagers, le bout du tunnel est encore loin.
Le président de la SNCF face aux élus de la Région qui admet sans détour « non, ça ne va pas et oui, il faut que ça change ». La scène, assez inédite, s’est déroulée hier à Marseille dans l’hémicycle régional. En prélude de la signature du fameux protocole d’accord signé entre Guillaume Pepy et Christian Estrosi, respectivement présidents de la SNCF et de la Région. Ce dernier avait pris des engagements en ce sens. Retards, insécurité, dysfonctionnements, etc. : les TER (trains express régionaux) avaient occupé une large part de la campagne électorale (1). « Ce protocole n’est qu’une première étape avant la négociation du nouveau contrat, a précisé Christian Estrosi. Celui qui nous lie à la SNCF arrivera à expiration le 31 décembre 2016 ». Pour Guillaume Pepy, qui a avoué de « ne pas avoir passé un très bon moment » lors de sa première rencontre avec le président de la Région, il s’agit désormais de « construire une amélioration durable car la situation actuelle n’est pas satisfaisante. » Et si c’est le président de la SNCF qui le dit…
Le constat du président de la SNCF
- Très cher. « Le TER Paca est celui qui est facturé le plus cher de toute la France. Nous devons en contenir les coûts, sinon la SNCF perdra ce marché lors de l’ouverture à la concurrence. » - Vieux. « Les infrastructures ferroviaires de la région sont hors d’âge. Beaucoup sont vieilles de 30 à 50 ans. Des années soixantedix à la fin 1990, tout a été consacré aux grandes lignes et au TGV. C’est pour cela qu’il y a ici deux fois plus d’incidents liés à la vétusté qu’ailleurs. » - Au maximum. « Nous ne som- mes pas capables de mettre plus de trains en circulation. Nous sommes au maximum du possible. Si l’offre a augmenté de 37 %, la fréquentation a, elle, grimpé de 40 %. » - Embouteillages. « Avec 280 trains par jour, l’axe Marseille-Vintimille est déjà le plus fréquenté de France. En 2015, l’offre a augmenté sans les rames nécessaires pour y faire face. Et il y a eu les dramatiques inondations. Résultat : seuls 82 % des trains sont arrivés à l’heure. Nous visons 85 % pour 2016. » - Incivilités records. « Le taux d’incivilités et d’insécurité est bien plus élevé qu’ailleurs. Sans doute au-delà de 20 % Nous devons conduire une politique résolue de remise en ordre. » - Perturbations en vue. « 220 millions de travaux sont prévus sur le réseau en 2016. Ce qui ne manquera pas de créer de nouvelles perturbations… »
1. 110 000 voyageurs chaque jour