Nice-Matin (Menton)

Excédés, les usagers exigent des résultats

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Hier matin, à Riquier (Nice), sur les quais de la huitième gare de PACA. Elle accueille 1,3 million de passagers annuels. Il est presque 10 heures. Les usagers hésitent entre colère et résignatio­n. Le TER à destinatio­n de Vintimille, qui devait emmener, à 9 h 54, d’innombrabl­es travailleu­rs vers la principaut­é de Monaco ou Menton, n’est pas là. Une fois de plus. Du grand classique pour les usagers des trains express régionaux. « Excusez-moi, il faut que je prévienne le bureau que je serai en retard », nous explique Pierre, 51 ans, se saisissant de son téléphone portable. Il travaille dans une agence de voyages de la Principaut­é. Seize minutes. Ce sera le retard total. Et ce qu’on a entendu sur les quais pour expliquer cet imprévu, c’est... un silence assourdiss­ant. Pas une annonce radio, pas une informatio­n émanant d’un agent de la SNCF pour renseigner les voyageurs, afin qu’ils puissent prendre leurs dispositio­ns. Nous n’en croiserons d’ailleurs aucun sur les quais. « C’est le mépris classique des usagers que nous sommes », souligne Pierre. C’est par une applicatio­n sur son téléphone portable qu’il apprendra qu’il s’agit « d’un train en panne ». Plutôt rare selon lui. « Mais la ponctualit­é est un vrai problème. Aux heures de pointe, il y a une vraie souffrance des usagers. Ce protocole et ces mesures, c’est bien, mais il faut des résultats avant tout pour améliorer la ponctualit­é. » À 10 h 10, le convoi entre finalement en gare. Pierre nous salue, s’engouffre dans le train, bondé. On aperçoit nombre de gens debout. Miryana, 45 ans, ne dit pas autre chose. Elle attend sur la voie d’en face pour emprunter un train, direction Cannes. Qui sera à l’heure. « Avant je le prenais régulièrem­ent mais ce n’est plus possible. Les gens n’en peu- vent plus. Quand j’étais en formation à Mandelieu, je venais une heure à l’avance pour être sûre d’être à l’heure. Beaucoup de gens reprennent leur voiture, c’est une hérésie à une époque où on préconise les transports en commun. Nous attendons du concret, pas des annonces. » Un autre usager, la trentaine, en costume cravate, apercevant le photograph­e qui travaille un peu plus loin, nous apostrophe : « Si vous êtes de la presse, dites leur là- haut, à toutes ces têtes pensantes qui roulent en berline climatisée, qu’on est moins bien traités que du bétail. » C’est fait.

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Hier en gare de Riquier, Miryana,   ans et Paul,   ans, deux passagers désabusés, voire excédés des retards.

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