Les propositions du protocole décryptées
Le candidat Estrosi avait fait beaucoup de promesses. Christian Estrosi, président de Région les tiendra-t-il ? Décryptage des propositions contenues dans le protocole. Pas d’engagement précis sur la ponctualité. « SNCF Mobilités s’engage à accentuer ses efforts sur la durée pour améliorer le service. » Voilà tout ce que contient le protocole sur le point qui tient le plus à coeur des usagers : la ponctualité. Eric Sauri, président des Naufragés du TER regrette ce manque de chiffrage « et de mesures financières coercitives à l’encontre de la SNCF ». Création d’un dispositif d’indemnisation des usagers. De ce côté la promesse de campagne, d’indemnisation des passagers, est tenue. Le protocole prévoit un dispositif (en test), « au bénéfice des abonnés annuels de l’axe Marseille-Toulon et les Arcs-Vintimille. Cette mesure sera généralisée aux abonnés mensuels dès 2017 ». Eric Sauri regrette la timidité dans le déploiement, les abonnés mensuels et hebdo étant les plus nombreux. « Ils ne savent sûrement pas comment financer la mesure. » Mise en place d’une application internet. Dès septembre 2016, les usagers pourront s’y exprimer sur leurs conditions de voyage, la propreté et la ponctualité. « C’est de la poudre aux yeux. La Région sait déjà via Facebook ce qui ne va pas », estime Miryana, une usagère. Renforcement de la sûreté à bord des trains et en gare. «À partir de janvier 2016, nous ne monterons plus dans les TER comme on y monte aujourd’hui. Nous installerons dans les gares des portiques de sécurité afin de pouvoir contrôler aléatoirement les voyageurs. » C’était la promesse de Christian Estrosi et un thème fort de la campagne. Le timing sera difficile à tenir. Le protocole évoque « un plan d’action » et un diagnostic d’ici la fin du 1er semestre « permettant d’appréhender le sujet de la régulation de l’accès aux quais » . Moyens humains ou techniques ? Rien n’est tranché. Pour les portiques et tourniquets, la Région entend profiter de l’expérimentation SNCF sur les TGV, et s’appuyer sur les pôles de compétitivité régionaux compétents « dans une recherche de solutions innovantes. » Plutôt flou, pas de date, ni de modalité de financement. Des caméras dans les trains ? Le protocole annonce des études et un financement « à définir ». Il prévoit la création de deux centres de supervision vidéo à Nice et Marseille à l’horizon « Euro 2016 ». - Le protocole acte la création de deux équipes mobiles d’intervention « sûreté et lutte antifraude » sur les zones Azur et Provence-Alpes. Cent personnes y seront affectées, dont 40 financées par la Région. Opérationnelles à l’automne 2016. -Travaux d’infrastructures Notamment l’allongement des quais de la gare de Riquier (Nice) pour leur permettre d’accueillir les nouveaux trains, de plus grande capacité. Prévus en 2019, ces travaux devront finalement, stipule l’accord, « être achevés au premier semestre 2017 ». Le protocole rappelle également « l’hypothèse de création d’un nouvel atelier de maintenance sur la zone azuréenne ». C’était une promesse de campagne. Rien n’est arrêté et la Région demande à « SNCF mobilités » une étude sur sa localisation. « Attention, prévient Eric Sauri, une localisation aux Arcs serait un casus belli et la Région a déjà investi 9 millions à Cannes. Ce n’est plus le temps des études, mais de l’action. »