Région: la dette surprise s’élève à près de milliards
On en était resté à 2,6 milliards, mais finalement, la dette de la collectivité devrait atteindre les 3 milliards d’euros. La situation financière est tendue mais « la bataille pour l’emploi sera menée »
La situation financière de la Région est, disons-le, délicate. Et tendue. Hier figurait à l’ordre du jour de la séance plénière le débat d’orientation budgétaire. Cette étape avant le vote du budget (sans doute fin mars) n’implique pas de vote, mais un débat (comme son nom l’indique). « Il n’y a pas une minute à perdre », a rappelé plusieurs fois le président Christian Estrosi qui, pour tenir ses engagements, va devoir accomplir quelques prouesses. Économies à tous les étages en vue. « Et espérons que d’ici le vote du budget, nous serons parvenus à en accomplir de nouvelles. » Plusieurs points d’inquiétude. D’abord, la dette de la collectivité que l’on avait laissée à 2,6 milliards d’euros (pour un budget de 2,1 milliards), et que l’on découvre plus proche des 3 milliards. « Nos prédécesseurs ont signé en fin de mandature pour plus d’un million d’autorisations de programmes. Nous ferons tout pour réduire ce qui peut l’être. » Sans augmenter la fiscalité (et en supprimant au passage la taxe de la carte grise des véhicules propres). Et en s’efforçant de gagner la bataille pour l’emploi et la formation. « J’ai un objectif clair : zéro personne dans
l’inactivité. »
Train de vie
Autre souci : l’épargne en chute (-16,7 % depuis 2005) et l’emprunt qui explose. « Il nous faudra désormais 9,5 années pour rembourser la dette. » Sans oublier les dotations de l’État toujours en baisse (-252 millions d’euros en trois ans), les transferts de compétences mal compensées, etc. « Nous avons commencé à réduire le train de vie de la collectivité. Un exemple: elle verse 4 millions d’euros par an à la société chargée d’assurer la sécurité de l’hôtel de Région! Nous renégocierons ce contrat à la baisse, comme bien d’autres. » Cent cinquante fonctionnai- res qui partiront à la retraite ne seront pas remplacés. Les négociations autour du contrat de plan État-Région permettront de récupérer 430 millions. Et Christian Estrosi partira prochainement à Bruxelles chercher les fameux crédits européens non distribués.
« Bouts de chandelles »
« Tout cela, ce sont des économies de bouts de chandelles, a regretté Philippe Lottiaux pour le FN. L’écart est énorme entre les promesses que vous avez faites et la réalité de la situation. Et à vous entendre, vous allez encore aider tout le monde ou presque! » Pas de quoi ébranler le président, qui l’a répété: « Notre objectif, c’est de gagner la bataille pour l’emploi grâce aux compétences de la Région renforcées par la loi NOTRe. » Seul 6 % du budget était consacré, jusque-là et selon lui, à l’action économique de la Région.