Conférence régionale consultative: le FN refuse d’y siéger
La Conférence régionale consultative prend forme. Voulue par Christian Estrosi au soir du 1er tour des élections régionales et le retrait du candidat de la gauche, elle permettra «à toutes les forces politiques de la Région, candidates au 1er tour, de disposer d’une tribune. Et de faire vivre la liberté d’expression, de proposition et d’opposition indissociable de la démocratie. » Certes, mais ce sera sans le Front national, qui a voté contre et a choisi de ne pas y siéger. Le débat autour de cette délibération a d’ailleurs engendré de violents échanges entre la majorité et son opposition frontiste. Car pour sa présidente de groupe, Marion MaréchalLe Pen, tout cela n’est « qu’une mascarade, un symptôme flagrant de la décomposition totale de notre système démocratique. Imaginons François Hollande créer une Assemblée nationale parallèle pour y faire siéger les candidats battus aux législatives… »
Suspension de séance Sur la forme aussi, la députée s’indigne : « Vous accordez 20 sièges sur 150 pour la liste Front national qui a obtenu à elle seule 45 % des voix (dont 41 % au 1er tour). Soit autant que la liste écologique avec ses 6,54 % des voix. Ou que la vôtre, qui n’en a obtenu que 21 %… » Les débats se sont enflam- més à tel point que, de fil en aiguille, Christian Estrosi a fini par reprocher à son opposante de descendre d’« une dynastie archaïque qui incarne le déshonneur et dont la France ne veut pas » ! Avant de mentionner « ses gènes porteurs d’antisémitisme » , dans une référence à Simone Veil. De son côté, Marion Maréchal- Le Pen avait bien énervé le président. « Devenu coutumier, a-t-elle déclaré, de changements intempestifs de cap sur tous les sujets. Puisque dorénavant Christiane Taubira trouve grâce à vos yeux et la délégation à la famille disparaît miraculeusement à l’instant où l’on découvre que sa déléguée est une militante de la Manif pour tous. » Entre protestations, huées et applaudissements, cela a fini par une interruption de séance où chacun des protagonistes a demandé à l’autre d’« aller se calmer » .