Cargo à la dérive dans le golfe de Gascogne
Des spécialistes du sauvetage en mer vont continuer samedi, après une tentative avortée la veille, de préparer le remorquage d’un cargo en détresse, qui dérive lentement dans le Golfe de Gascogne, à 270 km au large de La Rochelle, depuis l’évacuation de l’équipage il y a trois jours. Des experts en renflouement de la société néerlandaise Smit Salvage, hélitreuillés dans l’après-midi à bord du Modern Express, ont pu passer une « ligne de passage légère » entre un remorqueur et le cargo, préalable au remorquage. Mais les mouvements des navires, imprimés par une houle de 4 à 5 mètres, « ont provoqué la rupture de cette ligne », et l’arrivée de la nuit a empêché une nouvelle tentative qui va être préparée pour ce matin, a indiqué la préfecture maritime de l’Atlantique. Un équipier de Smit Salvage a été légèrement blessé à l’épaule dans l’opération hier, a ajouté la préfecture, sans pouvoir fournir plus de précision sur les circonstances. Le Modern Express, un roulier immatriculé à Panama et transportant 3 600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, a continué, hier, de dériver, à la faible allure de 1 noeud (moins de 2 kmh), à 148 milles nautiques (270 km) à l’ouest de La Rochelle. La forte gîte du cargo, de 40 à 50 degrés est stabilisée, et le navire ne présentai, hier après-midi, pas d’entrée eau apparente. Opération « périlleuse et difficile », en raison de l’inclinaison du na- vire, le remorquage n’est pas pour autant mission impossible, selon des experts maritimes sondés par l’AFP. « Le bateau est remorquable, surtout que l’état de la mer n’est pas mauvais; bien sûr il ne faut pas le laisser en travers de la houle », a estimé Yvon Mounes, ancien commandant du remorqueur de haute mer L’Abeille Flandres, et ancien directeur des opérations de sauvetage pour l’armateur Les Abeilles.
Désarrimage de la cargaison ?
Le Modern Express, un navire de construction assez récente (2001) naviguait du Gabon vers Le Havre, lorsqu’il avait lancé mardi après-midi un appel de détresse, après avoir pris une forte gîte, pour une raison encore indéterminée, à 150 milles (280 km) de la pointe Nord-Ouest de l’Espagne, à la verticale de La Corogne. La préfecture maritime n’a pas communiqué sur les cau- ses possibles du naufrage, mais plusieurs experts maritimes ont estimé, hier, qu’un « désarrimage de la cargaison », couplé à du mauvais temps, pourrait avoir causé la gîte initiale.