Syrie : les discussions s’ouvrent à Genève
L’enjeu est énorme et les espoirs ténus: des pourparlers sous l’égide de l’Onu ont débuté, hier, à Genève pour tenter de mettre un terme à la tragédie syrienne, mais l’absence du principal groupe d’opposants compliquait d’emblée un processus déjà très périlleux. Les négociations ont démarré en fin d’après-midi par une rencontre entre l’émissaire spécial de l’Onu pour la Syrie, Staf- fan de Mistura, et une délégation du régime de Damas menée par l’ambassadeur de Syrie à l’Onu, Bachar al- Jaafari. La délégation syrienne d’une quinzaine de membres et les représentants de l’ONU se sont réunis autour d’une grande table rectangulaire, MM. de Mistura et al- Jaafari se faisant face. Aucune déclaration n’a été faite avant le début de la rencontre. Un coup d’envoi modeste, sans cérémonie ni discours, pour ce dialogue, arraché au forceps sous pression de la communauté internationale et prévu pour durer six mois.
morts
en bientôt cinq ans Les grandes puissances espèrent que les Syriens parviendront à mettre un terme à une guerre qui a fait plus de 260 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011. Selon la feuille de route, fixée dans une résolution de l’Onu en décembre, les Syriens doivent se mettre d’accord sur un organe de transition chargé d’organiser des élections à l’horizon mi- 2017. Mais, avant d’entamer toute discussion, le Haut Comité des négociations ( HCN), principal groupe d’opposition, formé en décembre à Riyad dans la perspective des pourparlers de Genève, réclame l’arrêt des bombardements de civils et un accès aux localités assiégées. Selon le Programme alimentaire mondial ( PAM), dix- huit zones sont assiégées en Syrie, et plus de 4,6 millions de personnes ont peu ou pas accès à l’aide humanitaire.