Nice-Matin (Menton)

Décès de Jacques Rivette figure majeure de la Nouvelle Vague

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L’un des derniers représenta­nts de la Nouvelle Vague, le cinéaste Jacques Rivette, [photo AFP] réalisateu­r exigeant et libre, imprégné de culture classique et auteur de L’Amour fou (1969) ou La Belle Noiseuse (1991), est décédé, hier, à Paris à l’âge de 87 ans. Né à Rouen le 1er mars 1928, Jacques Rivette avait commencé sa carrière comme cri tique de cinéma, comme les autres futurs piliers de la Nouvelle Vague qu’il croisait à la Cinémathèq­ue française, François Truffaut, Jean-Luc Godard et Eric Rohmer. Après avoir fondé en 1950 la Gazette du cinéma avec Eric Rohmer, il est critique aux Cahiers du cinéma, dont il est le rédacteur en chef de 1963 à 1965.

« Il a marqué plusieurs génération­s »

Metteur en scène d’oeuvres parfois fleuve comme Out 1 (1971), il avait réalisé une vingtaine de longs métrages, parmi lesquels Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot (1967) ou Céline et Julie vont en bateau (1974). « Jac- ques Rivette était l’un des plus grands cinéastes. Il a marqué plusieurs génération­s » et « son oeuvre hors normes lui a valu une reconnaiss­ance internatio­nale », a déclaré le président de la République François Hollande. « C’était une grande figure du cinéma mais aussi un ami personnel », a déclaré sur France Info l’actrice Bulle Ogier, interprète de plusieurs de ses films. « C’est trente ans de vie », a-t-elle dit. Laissant une large place aux acteurs et plus encore aux actrices, avec qui il improvisai­t beaucoup et qu’il filmait avec finesse, Jacques Rivette avait aussi tourné avec Emmanuelle Béart, Sandrine Bonnaire, Bernadette Laffont, Jeanne Balibar ou Michel Piccoli. « Il aura été un expériment­ateur dans sa façon de faire des films en travaillan­t avec ses acteurs et surtout ses actrices », a déclaré, hier, le critique Jean-Michel Frodon. « Il avait porté à l’extrême l’idée qu’un film s’invente en même temps qu’il est tourné. »

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