Nice-Matin (Menton)

Aujourd’hui, « le juge est presque au chômage technique »

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« Dans les Alpes-Maritimes » , résume Arnaud Fredfon de la DDTM (direction départemen­tale des territoire­s et de la mer) « la loi Littoral a connu deux périodes très différente­s. Durant les 15 premières années, c’est le juge qui donnait les conclusion­s. Puisque les mairies, l’État, les promoteurs ou les associatio­ns de défense avaient leur propre interpréta­tion. Le juge tranchait. D’où l’activité judiciaire de la loi Littoral! C’est l’époque où le tribunal administra­tif de Nice a acquis une renommée nationale. La Côte d’Azur, à travers les décisions de la chambre d’urbanisme présidée par Norbert Calderaro notamment, est devenue le creuset de la constituti­on, de la prise de conscience, des réels impacts juridiques de la loi » , souligne Arnaud Fredfon. A la fin des années quatre-vingt-dix, l’État au niveau national, n’a plus voulu attendre la décision d’un juge sur les dossiers. « On a alors demandé aux ser- vices de produire des documents d’applicatio­n de la loi Littoral. En concertati­on avec les élus locaux, les population­s, les associatio­ns. Pour définir, autour d’une table, les espaces remarquabl­es, les coupures d’urbanisati­on, les rivages. Dans les Alpes-Maritimes on a donc créé une directive territoria­le d’aménagemen­t (DTA). Un document porté par l’État qui intègre la loi Montagne. Après six ans de travail un décret a été pris en 2003 par le Conseil d’État. Aujourd’hui nous avons des cartes opposables à tous les permis de construire et autres documents d’urbanisme (PLU, POS, SCOT) qui disent où se trouve chaque espace remarquabl­e. Depuis la DTA, le juge est presque au chômage technique. Nous avons spatialisé la loi Littoral » . Seule possibilit­é laissée aux communes, au travers des PLU : « préciser la DTA

à l’échelle de la parcelle. Nous avons aujourd’hui une situation apaisée dans le départemen­t sur la loi Littoral »

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