« Il a hurlé de douleur pendant une heure et demie »
Il est 8h15, ce vendredi matin, quand Chantal Fontanesi, présidente de l’association Justice pour les Animaux (AJPLA) reçoit un appel de la caserne Auvare, à Nice. « Une policière nous a demandé si l’association pouvait venir déposer plainte pour acte de cruauté envers un animal » . On leur signale qu’un homme d’une trentaine d’années a été placé en garde à vue dans la nuit. Qu’il aurait aspergé son chat d’alcool, avant de le brûler et de le jeter du septième étage à la suite d’une dispute avec sa compagne.
« Tous les os brisés » Plus tard dans la journée, la présidente de l’association AJPLA se rend sur les lieux de cet acte abject. C’est là que le pauvre animal a vécu « un calvaire » . « Les traces de brûlures étaient toujours visibles sur l’asphalte, commente Chantal Fontanesi . Nous sommes allés chez le couple de voisins qui a assisté au drame. Ce sont eux qui ont emmené le chat chez le vétérinaire. Nous leur avons demandé de témoigner, de dire par écrit de ce qu’ils avaient vu » . Et le récit fait froid dans le dos. « Ils racontent les souffrances du chat qui, au pied de l’immeuble, a hurlé à la mort pendant 1h30 avant que la clinique vétérinaire ne puisse intervenir », raconte-t-elle. « Le chat avait tous les os brisés. Il avait tellement mal que, pour calmer ses souffrances, le vétérinaire a été obligé de le sédater avec une dose prévue pour un cheval, rapporte Chantal Fontanesi. Et même avec ça, il ne s’est pas endormi.» « C’est l’acte d’un bourreau, s’indigne la présidente de l’association. C’est insupportable. Ce monsieur doit répondre de ses actes » . Ces actes sont, malheureusement, loin d’être isolés. En cinq ans d’existence, l’AJPLA a dû faire face à de nombreuses situations de maltraitance. Les chats et les chiens battus, affamés, sont devenus leur quotidien. « Les animaux souffrent énormément. On a eu un cas d’une dame qui se prenait pour un vétérinaire et faisait toutes sortes d’expérimentations sur des chats. Où encore, cette pauvre chienne, battue à coups de balai et enfermée sur un balcon. Son propriétaire nous a menacés de la tuer avec une machette “si on continuait à l’emmerder”. » Aujourd’hui, l’association milite pour obtenir un pôle d’OPJ (officier de police judiciaire) dans les commissariats chargé de prendre les plaintes concernant les animaux. « On voudrait deux policiers supplémentaires, spécialisés », réclame la présidente de l’AJPLA.