Nice-Matin (Menton)

Les opposants à l’état d’urgence ont battu le pavé

Des milliers de personnes ont défilé dans des dizaines de villes, dans tout le pays

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Au cri de slogans tels que « état d’urgence, État policier », des milliers de personnes ont manifesté hier à Paris et dans toute la France pour dénoncer l’état d’urgence et le projet de déchéance de nationalit­é. A Paris, quelque 5500 manifestan­ts selon la préfecture de police, 20000 selon les organisate­urs, ont bravé la pluie entre la place de la République et le Palais Royal, où se trouve le Conseil d’État, qui, saisi par la Ligue des droits de l’homme, a refusé de suspendre l’état d’urgence. Des manifestat­ions se sont également déroulées dans environ 70 autres villes, à l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence », qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistratu­re), des associatio­ns (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisati­ons de défense des droits de l’homme (FIDH).

« Coup d’État permanent »

Leur revendicat­ion: la levée immédiate de l’état d’urgence – alors que sa prolongati­on jusqu’à fin mai doit être présentée mercredi en Conseil des ministres – et l’abandon du projet de dé- chéance de nationalit­é pour les personnes condamnées pour des activités terroriste­s. Dans le cortège parisien, une manifestan­te, Camille, estime ainsi que « sous prétexte de lutte contre le terrorisme, nous vivons un coup d’État permanent marqué par l’arbitraire et la censure » . Quant au projet sur la déchéance de nationalit­é, c’est à ses yeux « une mesure raciste qui revient à dire que certains sont plus français que d’autres ». « Nous manifeston­s pour montrer aux députés qui sont réticents qu’ils ne sont pas seuls » , argumente de son côté Catherine, une autre manifestan­te. A Bordeaux (3000 personnes, selon les organisate­urs), Toulouse (1300 personnes selon la police, 1800 selon les organisate­urs), Nantes (800 selon la police, 1000 selon les organisate­urs), Lyon (1000 selon la police) Marseille (moins d’un millier), les opposants ont aussi battu le pavé. « Déçu de ma nationalit­é » , « Assignés à Résistance » ou encore « Vive Montesquie­u, Séparation des pouvoirs » , pouvait-on lire sur les pancartes. D’autres cortèges ont défilé à Nice, Toulon, Draguignan, Strasbourg, Metz, Nancy, Nîmes, Montpellie­r, Limoges, Grenoble, Saint-Etienne, Montauban, Bayonne…

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(Photo AFP) A Paris, ils étaient entre   et   à s’être mobilisés.

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