Complètement à l’Ouest !
Alors que les Monégasques avaient bien entamé 2016, les hommes de Leonardo Jardim se sont fait corriger sur la pelouse du promu angevin : 3-0. Et c’est mérité...
Le ciel angevin a passé son après-midi à pleurer. Une pluie qui a douché les espoirs monégasques après cette déculottée reçue à Jean- Bouin : 3- 0. On ne l’avait pas vu venir pour être honnête. « Monaco ne s’attendait pas à vivre une soirée comme ça » , argue de son côté Stéphane Moulin, l’entraîneur d’Angers. C’est vrai. Cela faisait bien longtemps que l’ASM n’avait pas pris une telle dérouillée loin du Louis- II ( voir encadré). Mais celle-là, elle fait mal. Et elle a aussi le mérite de relancer cette course à la deuxième place. Mais cette défaite a quelque chose de bestiale. Ce n’est pas le fait d’avoir encaissé trois buts
sur la pelouse d’un promu, ni même le fait d’avoir livré une prestation consternante qui fait mal à Monaco. C’est de voir le public angevin s’en donner à coeur joie durant les dix dernières minutes. Les « Et 1, et 2, et 3-0 » faisaient échos aux « Olé » sur chaque passe angevine. Certains auraient parlé d’un manque de respect. D’autres de folklore. La vérité est au milieu. Notamment sur le tableau d’affichage qui a puni une première période monégasque complètement ratée. Encore pire que celle, déjà calamiteuse, du Gazelec pour la reprise de la Ligue 1 (9 janvier, 2-2). Pas de mouvement, pas de prise de risque, pas de pres- sing, pas d’intensité, une défense dans le dur, la première période a été une souffrance à ciel ouvert. Sur le second but, la défense monégasque n’a pas esquissé le moindre geste. A la pause, le match était déjà plié.
« On ne peut pas jouer aussi mal » Ce Monaco-là n’avait pas la moelle pour revenir, lui qui restait sur huit déplacements chez un promu sans encaisser le moindre but. Hier, il a payé l’addition. Et pris le solde de tout compte. Pourtant, Jardim avait prévenu ses joueurs des points forts angevins, à savoir le jeu sur les côtés et les corners. Les trois buts sont pourtant venus dans ces deux secteurs. « Je l’ai dit à la presse pour appuyer ce message, ainsi qu’à mes joueurs » , soufflait après le match le coach portugais, presque dépité du résultat. Et comme dans le même temps, Monaco n’a jamais réussi à contourner le bloc angevin, le match a parfois tourné à la démonstration. C’est la force de la Ligue 1, ou comment un quart de fi- naliste de Ligue des Champions se fait valser par un promu. Même Stéphane Moulin a semblé étonné du non-match des visiteurs du soir. « On ne pensait pas aussi peu souffrir mais on a mis tous les ingrédients pour les faire déjouer. Si Monaco a fait cette prestation, on en est en partie responsable. Personne n’est sûr de rien en L1, qui aurait pu dire qu’on allait battre Monaco 3 à 0 ? » . Pas Leonardo Jardim en tout cas. Du côté des joueurs, les visages étaient encore sous le choc après le match. Comme boxés. « On a fait un très mauvais match. On ne peut pas jouer aussi mal si on veut garder cette deuxième place » , analysait Fabio Coentrao avant de s’enfoncer dans le bus de l’ASM. Ce matin, Nice peut s’emparer du précieux sésame en cas de gros match à Caen cet aprèsmidi. Avant de recevoir le Gym samedi, il faudra retrouver une cohésion et surtout une mentalité. Hier, il a surtout manqué aux Monégasques un état d’esprit de guerrier. L’envie de faire mal à son adversaire. Tout l’inverse des Angevins. « On est tombé sur Monaco comme des gagas » , concluait Cheikh N’Doye, le double buteur du soir. Tellement vrai. Le football, au fond, c’est simple.