Nice-Matin (Menton)

Nice : ‘‘Wait and see’’

FOOTBALL Attendre et voir : c’est l’état d’esprit des supporters niçois après l’annonce officielle de l’entrée de l’Anglais Edward Blackmore et d’un prince saoudien dans le capital du club

- WILLIAM HUMBERSET

Le Niçois ne considère pas la méfiance comme de la défiance. C’est plutôt de la prudence. Avec des souvenirs en référence. Parce que l’OGC Nice a une longue histoire, un passé souvent plus tumultueux qu’heureux. Le supporter du Gym a plus souvent vu son club plonger dans la galère que dans la prospérité. Alors forcément quand l’Anglais Edward Blackmore, inconnu jusque-là sur la Côte d’Azur, et un mystérieux prince saoudien entrent dans le capital du club, le Nissart ne s’emballe pas. « C’est certain que ça fait marcher l’imaginaire, on peut espérer que le club devienne plus actif sur le mercato et plus solide financière­ment. Mais il reste encore des questions en suspens, notamment sur le montant de l’investisse­ment, le projet à long terme, relève Fred Braquet, le président de l’associatio­n Populaire Sud. On garde un peu le comporteme­nt d’un syndicat. On n’est pas réticent mais on attend de voir les faits. »

Le mauvais souvenir “Francesco Sensi”

« Grandir, c’est bien. On est forcément à 100% pour. Il y a de l’espoir oui, mais on reste attentif, appuie Guillaume Bacchieri, un autre membre actif du groupe. On a tellement connu de désillusio­ns par le passé. On se souvient de Francesco Sensi par exemple, le président de la Roma (décembre 1998- février 2002). Il était venu faire un tour d’honneur au Ray, on y croyait beaucoup. Et on était finalement tombé de haut ! » Le binôme Cano-Cassone, qui succèdera à la présidence italienne, n’arrangera rien, bien au contraire. C’est bien connu, joueurs et diri- geants ne font que passer dans un club. Les supporters, eux, restent. « On se fout de la nationalit­é des investisse­urs. Mais l’OGC Nice, ce n’est pas qu’un club de foot. Ce sont des couleurs, un peuple, une identité que

nous voulons défendre. »

Confiance populaire en Rivère

Jean-Pierre Rivère n’est pas né sur la Côte d’Azur mais le président a su gagner la confiance des ultras niçois. Surtout pour ses qualités de gestionnai­re. « On a confiance en son esprit de businessma­n, comme on a confiance en Julien Fournier (directeur général). Ils ont rendu le club plus attrayant avec le stade, le centre d’entraîneme­nt à venir... » Et donc tenu sa parole après avoir injecté 12 millions d’euros dès son arrivée en 2011 : « je souhaite trouver à l’avenir des investisse­urs sérieux pour faire grandir le club. » Quand l’info du changement d’actionnari­at a commencé à fuiter, jeudi soir, le peuple niçois s’est donc passionné pour le sujet. La twittosphè­re s’est emballée, les amoureux du club étaient impatients d’en savoir plus. Quitte à alimenter les rumeurs les plus folles, citant Patrick Drahi, homme d’affaires controvers­é, parmi les possibles repreneurs. La conférence de presse de vendredi a ainsi été l’informatio­n azuréenne la plus suivie de la journée sur le net. Depuis, le souffle de l’euphorie a donc laissé place à l’attentisme. Avant d’en voir plus. « On a été convoqué au club lundi (demain NDLR). On va peut-être nous présenter l’Anglais, » espère Fred Braquet.

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