Attention au piège !
Bien qu’éprouvé par un terrible mois de janvier, le RCT vise une cinquième victoire d’affilée. Le champion de France, qui a l’habitude de le contrarier, ne veut pas lui offrir sur un plateau
Champion d’Europe contre champion de France, l’affiche ne fera peut-être pas tout à fait le plein de l’Allianz Riviera (33 000 places) mais va quand même déplacer les foules... D’un côté, les insubmersibles et insatiables Toulonnais qui viennent de sauver leur peau dans l’épreuve européenne et veulent maintenant reprendre la tête du Top 14. De l’autre, des Parisiens en net déficit de points en championnat, mais eux aussi qualifiés in extremis pour les quarts de finale de l’épreuve continentale. Souvent fantomatiques jusque-là sur la scène tricolore, - en témoigne leur peu reluisante 11e place - les hommes en rose ont retrouvé de vraies couleurs et leur meilleur niveau dimanche dernier face à Leicester.
Nouvel objectif
Le choc au sommet de cette 14e journée promet donc d’être vraiment disputé. Cela dit, on n’a pas attendu que le Stade Français relève la tête pour savoir que cette rencontre de gala ne pourrait être une simple formalité pour les Toulonnais. Parce que leur programme était tout simplement démentiel en ce mois de janvier. Depuis la réception de Pau, les hommes de Laporte ont aussi disputé trois rencontres européennes au couteau, puisant sérieusement dans leurs réserves morales et physiques pour arracher les trois victoires indispensables à leur qualification. Et parce que le Stade Français, qu’il évolue dans ses habits de champion de France ou en simple bleu de chauffe, fait partie des rares équipes qui lui posent régulièrement des problèmes. Le RCT qui, rappelons-le, est toujours privé de plu- sieurs joueurs majeurs (Giteau, Halfpenny, O’Connel, Tillous- Borde, Juanne Smith...), peut-il se remobiliser aussi vite vers un nouvel objectif? Quoi qu’en dise Laporte et ses boys, le risque de décompression sera bien réel cet après-midi. Car dans la foulée de ses exploits à répétition en coupe d’Europe, et alors qu’il aurait pu être tenté de faire tourner en grand, le manager s’appuiera de nouveau sur le même groupe. L’appétit est venu en mangeant (8 victoires sur les 9 derniers matches) et le RCT, qui retrouve peu à peu tou- tes ses sensations et ses ambitions, ne peut plus aujourd’hui se contenter d’une simple place parmi les six qualifiés. Il vise clairement l’une des deux premières positions pour éviter un quart en championnat au cas où il se retrouverait, en mai, encore en lice sur les deux tableaux...
Ses dernières recettes
Gonzalo Quesada, lui, ne se projette pas aussi loin. Mais il a impérativement besoin de points pour se rapprocher des places qualificatives et valider le réveil de ses troupes (5 victoires sur les 7 derniers matches). Il fera donc un peu tourner son équipe type, mais pas trop, en laissant notamment Parisse au repos et ses internationaux sur le banc... À défaut de proposer déjà un jeu parfaitement rodé en attaque, le RCT devra donc appliquer à la perfection ses dernières recettes ( conquête, défense, discipline) et faire preuve d’une extrême concentration pour atteindre son objectif. On nous annonce une ambiance carnavalesque sur la Promenade des Anglais et même dans les travées de l’écrin niçois. Mais il ne faudra surtout pas qu’elle gagne la pelouse et les rangs varois. Car les Caramentrans « parigots » qui ne sont pas descendus sur la Riviera pour brûler en flammes, ne sont jamais aussi bons que dans le désordre et pourraient alors, encore une fois, en profiter pour « emboucaner » le RCT...