Nice-Matin (Menton)

Cambriolag­es à La Trinité : un père a-t-il mis en cause son fils à tort ?

- CH. P.

Kamel M., 26 ans, arrêté le 21 janvier dernier par les gendarmes après une série de cambriolag­es, clame son innocence, relayé par son avocat Me Jean-Denis Flori. Mis en cause par son propre père, notamment après la découverte d’une caisse enregistre­use dans un box de la résidence où vit une partie de sa famille, Kamel devait être jugé dans la foulée en comparutio­n immédiate par le tribunal correction­nel de Nice. Mais il a demandé un délai pour préparer sa défense. Dans l’attente de son procès, le jeune homme, déjà sous contrôle judiciaire dans le cadre d’un dossier, a été incarcéré contre l’avis de son conseiller. « Les prélèvemen­ts scientifiq­ues ne sont pas revenus d’analyse, aucune investi- gation n’a été faite sur la téléphonie de mon client, je trouve que la présomptio­n d’innoncence n’a pas été respectée », observe le jeune avocat.

Accumulati­on de doutes

Détenu depuis un mois, Kamel M. devait comparaîtr­e à la fin de la semaine dernière, mais les doutes s’accumulent dans ce dossier. Au point que la présidente Laurie Duca, contre l’avis du procureur Laetitia Manouvrier, a accédé à la demande de Me Flori : elle vient de remettre en liberté le suspect sous contrôle judiciaire, et ordonné un supplément d’informatio­n. Les enquêteurs devront notamment réexaminer les photos tirées de films de vidéo- surveillan­ce et les comparer à nouveau avec celle de Kamel, « barbe rasée », précise le magistrat.

Il risque jusqu’à  ans de prison

À partir de films de vidéosurve­illance, les gendarmes le soupçonnen­t d’avoir cambriolé un garage le 8 décembre (23 000 euros de préjudice). Une fourgonnet­te et un ordinateur avaient été dérobés cette nuit-là. Ce même véhicule a été repéré le 23 décembre et le 17 janvier, à La Trinité et Saint-André-de-la-Roche, où un commerce de fruits et légumes et une boucherie ont été cambriolés. Le préjudice du boucher s’élève à plus de 6 000 euros, celui du vendeur de primeurs à 2500 euros. À chaque fois, un seul individu semble avoir agi. Il a forcé le rideau métallique des commerces pour entrer par effraction. « Je pense que le père de Kamel, sous le coup de l’émotion lors de son placement en garde à vue, a reconnu à tort son fils, explique Me Flori. Cela pose une fois de plus la fragilité du témoignage humain. » Le téléphone du jeune homme fera l’objet d’une analyse complète. Etait-il dans le secteur de cambriolag­es les 23 décembre et17 janvier ? La question reste en suspens. L’affaire sera enfin examinée le 16 mars. L’enjeu est de taille pour le prévenu, qui, en récidive légale, encourt jusqu’à quatorze ans de prison.

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