Nice-Matin (Menton)

L’immobilier de luxe rebondit

Après trois années noires, le marché de l’immobilier de prestige rebondit sur la Côte d’Azur. Un peu plus tard que Paris mais ce qui laisse augurer une bonne année

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Coldwell Banker, l’un des plus importants réseaux immobilier­s au monde, organise sa convention européenne le lundi 7 mars à Monaco. Elle réunira plus de 200 profession­nels pour une journée d’échanges sur les savoirfair­e et nouvelles technologi­es. L’occasion de partager sa vision du marché du luxe avec Laurent Demeure, CEO de Coldwell Banker France et Monaco.

Où en est le marché de l’immobilier de prestige? Nous avons de bonnes nouvelles. Après la crise des subprimes, l’immobilier de luxe avait connu un rebond exceptionn­el en . Puis avec le changement de majorité présidenti­elle et la politique fiscale qui a découragé les investisse­urs étrangers, nous étions entrés dans un long cycle de difficulté­s. ,  et  ont été des années noires. En , nous avons constaté une rupture de ce cycle catastroph­ique. Le marché est reparti.

Pour quelles raisons? C’est la combinaiso­n de plusieurs facteurs : les prix français ont décroché par rapport aux marchés internatio­naux. L’euro se dépréciant, la parité avec le dollar est presque revenue. Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas depuis l’après- guerre. Et il y a du choix sur le marché. Tout est reparti sur l’ensemble du territoire? Non. Les clients qui, de nos jours, ont une approche très anglosaxon­ne, avec des investisse­ments tournés vers la rentabilit­é sont d’abord revenus se placer à Paris durant les cinq premiers mois de . Ce secteur a ensuite été une locomotive pour le reste du marché. L’été a profité aux régions, l’Atlantique en premier, et cette dynamique s’est poursuivie sur tout le reste de . La Côte d’Azur, elle, a connu un retard à l’allumage. Pourquoi ce retard? Parce que c’est un marché très internatio­nal, avec une forte implicatio­n de la clientèle russe qui a bloqué le marché pendant un temps. Cette clientèle a souffert de l’effondreme­nt du rouble avec une double conséquenc­e : elle a mis en vente ses biens sur la Côte à des prix maintenus en fourchette haute et elle n’était plus là sur l’acquisitio­n. Quand la situation s’est-elle débloquée? En septembre- octobre. Poussée par Paris et les autres régions. Les prix se sont ajustés au marché après la saison estivale. Et la situation s’est dégrippée. Chez Coldwell Banker France et Monaco, nous avons effectué trois belles ventes à Antibes, Saint-Tropez et Cannes.

Qui achète? Des Français et des Britanniqu­es. Les Américains sont aussi de retour. Ils ont programmé des visites pour . Quels Français? Des chefs d’entreprise, des person-nalités du monde du spectacle qui ont pris conscience qu’il y avait de belles opportunit­és, avec des vues mer, de la première ligne, des quartiers privilégié­s, à des prix de  à  % moins élevés qu’en . Le marché repartant sur Paris, beaucoup ont aussi arbitré et réinvesti sur la Côte en préparatio­n de la retraite. Troisième phénomène, les expatriés opèrent un retour marquant vers la France. Si, à cet élan de , en , on rajoute la chute des Bourses, la pierre retrouve aussi toute sa valeur refuge. C’est de bon augure pour nous. Mais au- delà de la conjonctur­e, sur le long terme, on voit bien que la France est un marché sain. On pense qu’on est entré dans un cycle de hausse qui trouvera son apogée en .

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(D.R.) Laurent Demeure : « Tout le marché se remet en place. »

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