On n’arrête plus Pinturault
Le champion de Courchevel a confirmé hier sa suprématie actuelle en slalom géant : troisième victoire d’affilée, la deuxième en trois jours à Hinterstoder (Autriche), s’il vous plaît...
Trois victoires en géant coup sur coup : il faut remonter à mars 1967, et au grand chelem américain de Jean-Claude Killy, pour retrouver pareil exploit chez les skieurs tricolores. Déjà large vainqueur vendredi à Hinterstoder (Autriche), Alexis Pinturault a littéralement écrasé la concurrence, hier, après avoir déjà dominé la première manche. Il devance de pas moins de 1’’14 Marcel Hirscher, leader du classement général de la Coupe du monde et de la spécialité, et de 1’’26 le Norvégien Henrik Kristoffersen, le dernier concurrent potentiel de l’Autrichien pour le gros globe. « C’est démoralisant. On donne tout et après les Français arrivent et nous font passer pour des débiles » , a plaisanté le numéro 1 mondial, tout sourire. « Pinturault, c’est vraiment la référence en ce moment en géant, on ne peut qu’applaudir » , a ajouté plus sérieusement le champion autrichien. « Il skie comme Ted Ligety nous l’a montré, peutêtre même encore mieux » ,a estimé Hirscher, dans une allusion au triple champion du monde de géant américain, blessé à un genou et forfait jusqu’à la fin de la saison. Témoignage de l’excellente dynamique du moment en équipe de France, deux au- tres Français se parviennent au pied du podium : Mathieu Faivre l’Azuréen, quatrième (voir ci-contre), et Thomas Fanara, cinquième. La piste Hannes-Trinkl de Hinterstoder, où la Coupe du monde n’avait plus fait étape depuis 2011, a une saveur particulière pour « Pintu »: c’est là qu’il avait marqué ses premiers points sur le circuit majeur, avec une 6e place en super-G, il y a cinq ans. Samedi, en super-G, il y a fait presque aussi bien, avec une huitième place. Et tout ça, « contusionné » ! Il a en effet avoué s’être infligé une douleur au dos et un gros hématome à la cuisse après avoir embrassé d’un peu trop près une porte dans le premier géant vendredi.
« Préparation mentale »
« Le tout, c’est de bien s’échauffer, avoir un bon physiothérapeute, et surtout une bonne préparation mentale. Si on ne pense pas aux bobos, la victoire est possible » , a-t-il assuré après son sacre hier. Pinturault parle d’expérience, après avoir dû surmonter les conséquences d’une chute à Beaver Creek (États-Unis), qui avait pesé sur un début de saison déjà quelque peu laborieux. Métamorphosé depuis le début de l’année, il a obtenu pas moins de cinq victoires depuis son succès dans le combiné à Kitzbühel (Autriche) le 22 janvier, petit globe de cristal de la spécialité en prime. « Peut-être que les choses auraient été complètement différentes sans cette chute à Beaver Creek. Peut-être que je n’aurais pas réalisé cette série » , a estimé le Savoyard.